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Sommeil

Après une mauvaise nuit, 20 minutes d'exercice suffisent à booster le cerveau

Par Stanislas Deve

Faire une courte session d’activité physique aide à améliorer les performances du cerveau, même après un sommeil de piètre qualité.

Lifemoment / istock
Le manque de sommeil entraîne généralement une diminution des performances cognitives, ce qui a un impact sur notre durée d’attention, notre capacité de jugement et notre état émotionnel.
Les chercheurs ont constaté que 20 minutes d'exercice physique au saut du lit pouvaient contrebalancer les effets négatifs du manque de sommeil sur la cognition.
Cette association pourrait être "liée à l’augmentation du flux sanguin cérébral et de l'oxygénation, à des changements dans la quantité d'hormones de régulation dans le cerveau, ainsi qu'un certain nombre de facteurs psychophysiologiques comme l'excitation et la motivation". 

Ce n’est pas nouveau : un mauvais sommeil fait le lit de nombreux problèmes de santé, tels que les maladies cardiovasculaires, l’obésité, les troubles neurodégénératifs ou encore la dépression. A court terme, il provoque surtout une diminution des performances cognitives, ce qui a un impact sur notre durée d’attention, notre capacité de jugement et notre état émotionnel.

Mais, bonne nouvelle, il serait possible de contrebalancer les effets du manque de dodo par une brève session d’activité physique au saut du lit, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Physiology and Behaviour.

Quel impact de la privation de sommeil sur les capacités du cerveau ?

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université de Portsmouth (Royaume-Uni) ont mené deux expériences, chacune regroupant 12 personnes jeunes et en bonne santé. La première a étudié l'impact de la privation partielle de sommeil sur leurs performances cognitives : cinq heures par nuit pendant trois jours, puis des tâches mentales à accomplir chaque matin. La seconde a examiné l'impact de la privation totale de sommeil et de l'hypoxie : une nuit entière sans dormir, dans un environnement faible en oxygène, puis des tâches à accomplir.

Le matin, tous les participants devaient effectuer, pendant qu’ils accomplissaient les tâches ou non, 20 minutes d’exercice physique (en l’occurrence du vélo) "d’intensité modérée" – et pas plus, pour que l’activité reste ludique et ne devienne pas "un facteur de stress" en soi. L’objectif, déterminer si le sport réduisait les effets négatifs du manque de sommeil sur le cerveau.

L’exercice physique améliore les performances cognitives dès le matin

Résultat, quel que soit le niveau de sommeil (et accessoirement le niveau d’oxygène), "l’exercice physique a amélioré les performances dans toutes les tâches", peut-on lire dans un communiqué. D’après les chercheurs, la raison pour laquelle le sport matinal booste la cognition peut être "liée à l’augmentation du flux sanguin cérébral et de l'oxygénation [...] à des changements dans la quantité d'hormones de régulation dans le cerveau, ainsi qu'un certain nombre de facteurs psychophysiologiques comme l'excitation et la motivation"

"Nous savions, grâce aux recherches antérieures, que l'exercice améliore ou maintient nos performances cognitives, même lorsque les niveaux d'oxygène sont réduits. Mais c'est la première étude à suggérer qu'il les améliore également après une privation complète ou partielle de sommeil", note Dr Joe Costello, de l'École des sciences du sport, de la santé et de l'exercice (SHES) de l'Université de Portsmouth.

Et de conclure : "Nos résultats viennent renforcer le message selon lequel le mouvement est un médicament pour le corps et le cerveau."