Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Une étude, parue ce 6 décembre dans le journal Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, révèle que les personnes qui cessent de fumer après un diagnostic du cancer survivent mieux que celles qui continuent.
Une équipe de chercheurs de l’Institut de Prévention du cancer de Fremont (Californie, Etats-Unis) a analysé les données d’une étude de cohorte à Shanghai (Chine). Près de 20 000 hommes y ont participé dans le but d’établir une association entre le mode de vie et la survenue d’un cancer. Parmi eux, 3 300 ont développé un cancer dont un quart étaient fumeurs au moment du diagnostic. Ceux qui ont continué de fumer après le diagnostic avaient un risque accru de 60% de décéder.
« Seule une fraction des malades du cancer fumeurs au moment du diagnostic reçoit un conseil pour arrêter de fumer, » explique Li Tao, épidémiologiste et co-auteur de l’étude. « Moins de la moitié des patients finit par arrêter de fumer après leur diagnostic. » Pourtant, les bénéfices d’un sevrage tabagique, même après un cancer, sont considérables. Les patients fumeurs ont un risque presque triplé de décéder d’un cancer de la vessie. Les cancers des poumons et du côlon figurent aussi en tête des risques de décès. Les patients fumeurs restent aussi plus longtemps hospitalisés et leur suivi est plus long.
Les idées reçues ont la vie dure en matière de tabagisme. Les chercheurs soulignent que les patients comme les médecins et soignants pensent qu’il est inutile d’arrêter de fumer après un cancer. Cette étude vient régler la question : même si le mal est déjà fait, il est possible de réduire les effets du cancer.