- Après une séparation, 4 hommes sur 10 avouent avoir rendu publiques, sans le consentement de leur ex, des images ou propos à caractère érotique échangés dans un cadre privé.
- Chez les femmes, 14 % reconnaissent s’y être déjà livrées.
- Cette pratique, appelée "revenge porn", entraîne chez la victime une perte d’estime de soi, un isolement social, de l’anxiété, des pensées suicidaires, une dépression et de l’humiliation.
Instagram, Snapchat, Tiktok… Les réseaux sociaux ont changé la manière de vivre ses relations amoureuses, y compris après une rupture. Mais comment les Françaises et les Français se comportent-ils avec leur ex à l’ère du numérique où il est désormais possible de suivre à la trace les faits et les gestes de chacun ? C’est la question à laquelle a répondu une étude menée par l’Ifop pour le site Lemon. Pour les besoins de l’enquête, l’équipe a interrogé près de 1.000 personnes âgées de 15 à 34 ans, appartenant à cette génération hyperconnectée.
Rupture : 4 hommes sur 10 ont eu recours à des techniques de dénigrement envers leur ex
Selon les résultats, ces plateformes sont un terrain propice pour assouvir de manière toxique, voire dangereuse, sa rancœur post-séparation. Une tendance plus observée chez la gent masculine. En effet, après une rupture, 40 % des hommes ont déjà dénigré une ancienne petite amie sur les réseaux sociaux pour nuire à sa réputation, contre 14 % des femmes. Plus grave encore, près de 4 hommes sur 10 avouent avoir partagé des contenus intimes de leur ex à d’autres personnes. Chez la gent féminine, elles sont 14 % à avoir eu recours au revenge porn.
Pour rappel, il s’agit du fait de publier, sans le consentement de la victime, des images ou propos à caractère érotique échangés dans un cadre privé. Cette pratique, qui inclut aussi bien les photos et les vidéos, résulte souvent d’une rupture amoureuse mal vécue. Elle entraîne chez la victime une perte d’estime de soi, un isolement social, de l’anxiété, des pensées suicidaires, une dépression et de l’humiliation. D’après le ministère de l’Intérieur, "le revenge porn est un délit puni par la loi."
Le sondage révèle également que la manipulation est une pratique répandue sur les réseaux sociaux après une séparation. Et pour cause, 54 % des jeunes interrogés publient volontairement des stories joyeuses pour susciter la jalousie de leur ex, et 50 % consultent ses messages sans daigner répondre. "Au total, 75 % des jeunes admettent user d’au moins une technique vis-à-vis d’une relation passée, la gent masculine en étant plus particulièrement adepte."
Les hommes espionnent plus leur ex que les femmes sur les réseaux sociaux
Autre observation : 43 % des personnes sondées confient avoir déjà consulté le profil d’un ancien partenaire, mais ne plus le faire aujourd’hui, quand 21 % reconnaissent toujours espionner leur ex régulièrement. Selon les données, cette pratique est particulièrement courante lorsque la rupture est récente.
L’équipe a constaté qu’il existait différentes techniques d’espionnage. "63 % des moins de 35 ans vérifient par exemple si leur ex a visionné leurs stories et 57 % regardent un signe d’une connexion en ligne. (…) Près de 3 sur 10 vont même jusqu’à créer de faux comptes pour observer ses faits et gestes en toute discrétion !"
D’après l’enquête, les hommes ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit d’espionner leur ex. C’est notamment le cas avec la création de faux profils (39 % contre 22% pour les femmes) et le regard porté aux personnes nouvellement suivies par l’ancienne partenaire (53 % des hommes le font contre 38% des femmes).