- La République démocratique du Congo fait face à une importante épidémie de mpox, la variole du singe.
- L'Organisation mondiale de la Santé craint une propagation à l'international.
- La maladie, d'origine virale, se transmet par les rapports sexuels, les baisers et le toucher.
Un nombre de cas jamais atteint pour une année en République démocratique du Congo qui affronte une importante épidémie de mpox, anciennement appelée variole du singe. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), paru le 23 novembre, 12.569 cas ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 12 novembre 2023 dans 22 des 26 provinces du pays. 581 personnes sont décédées. "Il s’agit du nombre de cas le plus élevé jamais signalé pour une année, certains dans des zones géographiques qui n’avaient jamais fait état de cas de variole simienne auparavant, y compris Kinshasa, Lualaba et le Sud-Kivu", constate l’OMS dans un communiqué.
L’OMS alerte sur un risque de propagation de la variole du singe
L’organisation précise que la cause de cette propagation du virus est inconnue pour le moment. Les cas concernent aussi bien des hommes que des femmes et des enfants. L’OMS craint une propagation encore plus importante car les "capacités de riposte à la variole simienne restent limitées dans le pays". Le dépistage par test PCR est très faible dans cet État africain et si un vaccin existe, aucune campagne n’a été mise en place.
"Il semblerait qu’il y ait un risque important de voir la variole simienne (variole du singe ndlr) se propager aux pays voisins et dans le monde", prévient l’OMS. Ce risque est lié à plusieurs facteurs : parmi les personnes ayant contracté la maladie par contact sexuel, plusieurs ont voyagé hors du pays et des cas ont été recensés en République du Congo, aussi appelée Congo Brazzaville. "L’introduction du MPXV de clade I dans différents réseaux sexuels qui pourraient avoir des liens entre eux pourrait faciliter et amplifier la propagation de ce clade du virus qui a toujours été plus virulent", complète l’organisation.
RDC : qu’est-ce que le mpox, responsable de plus de 12.000 cas dans le pays ?
De fait, le mpox est une maladie d’origine virale : elle se transmet par le toucher, les baisers et les rapports sexuels oraux, vaginaux et anaux. "Plus rarement, la maladie peut aussi se transmettre par des gouttelettes respiratoires et lors de contacts avec du matériel contaminé", précise l’organisation. Elle constate que la plupart des cas concernent des gays, des bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes infectés par contact sexuel. "Bien que la flambée de 2022-2023 ait touché de manière disproportionnée ces populations, il est important de souligner que toute personne entrant en contact étroit et prolongé avec un sujet infecté ou ses effets personnels contaminés peut contracter la variole du singe", prévient le docteur Richard Pebody, qui dirige l’équipe chargée des agents pathogènes à haut risque à l’OMS/Europe.
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Les personnes contaminées développent les premiers symptômes entre 6 et 13 jours après avoir été exposées au virus. Les symptômes les plus courants sont des éruptions cutanées évoluant de vésicules en cloques, observe l’OMS. Celles-ci peuvent s’accompagner de fièvre, de douleurs musculaires, de maux de tête ou encore de ganglions. Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent spontanément au bout de deux à trois semaines. "La maladie peut s’aggraver, voire devenir mortelle, en particulier chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, comme les sujets dont le VIH est mal maîtrisé", alerte l’organisation.
En France, depuis juillet 2022, une vaccination préventive est proposée aux personnes les plus exposées au virus : le ministère de la santé cite "les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs et travailleuses du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle". En cas d'exposition, le vaccin peut aussi être administré entre 4 et 14 jours après le contact à risque.