Chou kale, saumon, chou de Bruxelles, céleri… Tous ces aliments sont bons pour la santé, et sont vivement recommandés dans le cadre d’un régime équilibré. Malheureusement, ils ne sont pas forcément les plus alléchants et attrayants pour un grand nombre d’entre nous. Mais, Nicolas Archer et Astrid Poelman, deux chercheurs du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) ont donné les clés pour apprendre à aimer un champ plus large d’aliments.
Préférence alimentaire : plusieurs facteurs en jeu
Dans leur article publié dans la revue scientifique The Conversation le 24 novembre, les deux scientifiques reconnaissent que la génétique et l’environnement jouent un rôle crucial dans les préférences alimentaires. Par ailleurs, une grande partie de leur détermination a lieu pendant l’enfance au contact de la famille et de l’entourage. "Il s'agit d'apprendre en faisant l'expérience (en mangeant), ce qui conduit généralement à une plus grande appréciation de la nourriture – ou en observant ce que font les autres, ce qui peut conduire à des associations positives ou négatives", expliquent-ils.
Ils précisent, toutefois, que le goût n’est pas figé. Il évolue dans le temps en fonction de l’âge et des expériences de chacun.
"Le café et la bière sont de bons exemples d’aliments amers pour lesquels les gens « acquièrent » le goût en grandissant. La capacité à surmonter cette aversion est en grande partie due au contexte social dans lequel ils sont consommés. Par exemple, dans de nombreux pays, ils peuvent être associés au passage à l’âge adulte", écrivent-ils. Ils ajoutent également que les effets des composants de ces boissons - la caféine pour l’un et l’alcool pour l’autre - peuvent conduire les gens à en consommer plus. D’autres stratégies peuvent aussi aider à apprendre à apprécier les aliments jusque-là tenus éloignés de nos assiettes.
Alimentation : 7 moyens d’apprendre à aimer les aliments peu appréciés
Nicolas Archer et Astrid Poelman ont identifié sept moyens d’apprendre à aimer les aliments sains peu appréciés.
- Manger régulièrement en petite quantité l'aliment détesté : “Seule une petite portion est nécessaire pour développer une appréciation pour un goût spécifique au fil du temps. Cela peut prendre 10 à 15 tentatives ou plus avant que vous puissiez dire que vous « aimez » la nourriture”, explique les deux scientifiques dans leur article.
- Masquer l'amertume/goût en le consommant avec d'autres aliments, condiments ou sauces : “Par exemple, vous pouvez associer la roquette amère à une vinaigrette sucrée”.
- Déguster le plat dans un contexte positif : vous pouvez par exemple le prendre quand vous dînez avec des personnes que vous aimez. “Vous pouvez le manger avec des aliments que vous appréciez déjà ; s'il s'agit d'un légume spécifique, essayez de l'associer à votre protéine préférée”, ajoutent les auteurs.
- Consommer l’aliment quand vous avez faim : “Si vous avez faim, vous serez plus disposé à accepter un goût que vous n'apprécierez peut-être pas avec l'estomac plein”.
- Se rappeler des bienfaits de cet aliment peu apprécié : “Vous modifiez peut-être votre alimentation pour des raisons de santé ou parce que vous avez déménagé et que vous avez des difficultés avec la cuisine locale. Votre raison vous aidera à vous motiver”.
- Commencer à manger équilibré jeune : “il est plus facile pour les enfants d’apprendre à aimer de nouveaux aliments, car leurs goûts sont moins bien établis”, rappellent les chercheurs.
- Manger très varié : plus vous appréciez d'aliments, plus il est facile d'apprendre à aimer ceux que vous ne connaissez pas ou peu.