Un vaccin contre le chikungunya pourrait être bientôt disponible en Europe. L’entreprise française, Valneva, un fabricant de médicaments, a annoncé que l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé son dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché. L’EMA va désormais réaliser son examen du sérum dans le cadre d’une procédure accélérée. Appelé VLA1553, ce candidat vaccin à injection unique pourrait devenir le premier autorisé en Europe dès 2024. Il permettrait de protéger la population de ce virus, transmis par les moustiques.
Chikungunya : un vaccin "d’intérêt majeur" pour la santé publique
"La demande de mise sur le marché a été placée en évaluation accélérée le mois dernier par le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’EMA sur la base de "l’intérêt majeur du candidat vaccin pour la santé publique et l’innovation thérapeutique", précise l’entreprise dans un communiqué. Cette procédure accélérée réduit le délai d’examen, qui passe de 210 à 150 jours. "Nous nous félicitons de l'acceptation de l'examen de mise sur le marché par l'EMA et travaillerons en étroite collaboration avec eux pour mettre le VLA1553 sur le marché, s’est réjouit Juan Carlos Jaramillo, directeur médical de Valneva. Le virus du Chikungunya, ou CHIKV, s'est déjà propagé dans plus de 110 pays et le risque de propagation du chikungunya en Europe est relativement élevé en raison de la possibilité de voyageurs infectés." Il rappelle qu’aucun vaccin ni traitement spécifique n'est actuellement disponible pour lutter contre cette maladie. Le produit développé par son entreprise a déjà été autorisé aux États-Unis au début du mois de novembre.
Chikungunya : un vaccin pour toute la population ?
Il est recommandé aux personnes de plus de 18 ans, exposées à un risque élevé de contamination. Mi-novembre, l’entreprise a publié les résultats positifs d’une étude de phase 3 réalisée avec des adolescents. À l’avenir, le sérum pourrait donc être aussi autorisé pour cette tranche d’âge. Son fonctionnement repose sur l’élimination d’une partie du génome du virus.
Quels sont les symptômes d’une infection par le chinkungunya ?
"Le chikungunya provoque une fièvre et des douleurs articulaires sévères, souvent handicapantes et de durée variable, explique l’Organisation mondiale de la Santé. Les autres symptômes possibles comprennent une tuméfaction des articulations, des douleurs musculaires, des céphalées, des nausées, de la fatigue et des éruptions cutanées." Dans la plupart des cas, les personnes infectées se remettent totalement. Mais l’OMS recense des cas de complications oculaires, cardiaques et neurologiques. "Les nouveau-nés infectés pendant l'accouchement et les personnes âgées souffrant d'affections sous-jacentes peuvent tomber gravement malades et l'infection par le CHIKV peut augmenter le risque de décès", prévient-elle.
Le virus circule particulièrement dans les Amériques, dans certains pays d’Afrique et en Asie du sud-est, mais sa présence s’étend. En France, l’Institut Pasteur estime que 64 départements rassemblent toutes les conditions propices à l’émergence du virus.