A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida qui aura lieu ce vendredi, Santé publique France publie les indicateurs de la surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France actualisés pour l’année 2022.
"Si le nombre de diagnostics du VIH est en baisse par rapport à 2019, il continue en revanche d’augmenter pour les autres IST", résument les auteurs de l’enquête en introduction.
Quelles sont les trois IST dont le dépistage continue d'augmenter ?
Le nombre de dépistages des trois IST bactériennes a ainsi continué à augmenter en 2022, une dynamique observée depuis plusieurs années (à l’exception d’une baisse ponctuelle en 2020). En 2022, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
L’infection à Chlamydia trachomatis est désormais plus diagnostiquée chez les hommes que chez femmes. Les cas de gonococcie et de syphilis sont plus diagnostiqués chez des hommes, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) représentant la majorité des cas.
IST : "L’activité de dépistage du VIH a atteint un niveau supérieur à celui de 2019"
"L’activité de dépistage du VIH a atteint un niveau supérieur à celui de 2019 avec 6,5 millions de sérologies réalisées par les laboratoires de biologie médicale", indique également le rapport. "Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 a été estimé entre 4.200 et 5.700, nombres inférieurs à ceux de 2019, ce qui, dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, est encourageant quant à la dynamique de l’épidémie", estime Santé Publique France.
"L’évolution est néanmoins contrastée en fonction des populations", ajoute l’autorité sanitaire. Ainsi, le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les HSH nés en France, mais le nombre de découvertes continue à augmenter chez les HSH nés à l’étranger.
IST : "plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge est adaptée"
"En cette journée mondiale de lutte contre le VIH, il est important de rappeler que plus les infections sexuellement transmissibles sont détectées tôt, plus le diagnostic est précoce et la prise en charge adaptée. Cela permet également de limiter la circulation de ces infections. Le dépistage repart à la hausse mais doit encore nous mobiliser collectivement. De nombreux moyens sont disponibles pour se protéger et protéger les autres, dont la PrEP, encore insuffisamment utilisée par les personnes éligibles", écrivent les experts en santé publique à la fin de leurs travaux.
"La prévention combinée doit être connue et accessible à tous. C’est l’objectif de la campagne que nous diffusons actuellement. La lutte contre le VIH et les autres IST est un enjeu de santé publique, chacun peut agir pour stopper la transmission de ces infections", concluent-ils.