- Le 24 novembre dernier, la Direction générale de la Santé (DGS) a mis en garde les professionnels de santé contre "une recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires" à Mycoplasma pneumoniae.
- Des adultes et enfants malades ont eu besoin d’être hospitalisés.
- Cependant, "l’immense majorité des infections à Mycoplasma pneumoniae sont bénignes et guérissent spontanément."
Depuis la mi-octobre, une augmentation des maladies respiratoires chez les tout-petits a été identifiée en Chine. Cette situation a fortement inquiété les autorités sanitaires, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui "a adressé une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées". Quelques semaines plus tard, la France a aussi enregistré une hausse des consultations pour pneumopathies auprès de SOS Médecins, estimée à 36 %, chez les moins de 15 ans pour la semaine du 13 au 19 novembre, d’après les données disponibles sur le site de Santé publique France.
Infections respiratoires : des "cas nécessitant une hospitalisation chez les adultes et les enfants"
Dans un message adressé aux professionnels de santé, le 24 novembre dernier, la Direction générale de la Santé (DGS) a alerté les médecins sur "une recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires" provoquées par la bactérie Mycoplasma pneumoniae, "y compris de cas nécessitant une hospitalisation chez les adultes et les enfants en France". Elle rappelle que cette bactérie dite "atypique" représente, après le pneumocoque, la deuxième cause de pneumonie aiguë communautaire (PAC) bactérienne. "La transmission interhumaine se fait via les gouttelettes et l’incubation est de 1 à 3 semaines. L’immense majorité des infections à Mycoplasma pneumoniae sont bénignes et guérissent spontanément", peut-on lire dans le communiqué.
Pneumopathie à Mycoplasma pneumoniae : quels sont les symptômes ?
En cas de pneumopathie, les malades peuvent souffrir de toux, avoir des crachats, de la fièvre, des frissons, de l’essoufflement et ressentir des douleurs dans la poitrine. La DGS évoque également des lésions dermatologiques, une cytolyse hépatique (la destruction des cellules du foie) et des douleurs musculaires. "L’antibiothérapie probabiliste de première intention d’une pneumopathie à Mycoplasma pneumoniae repose sur les macrolides, en monothérapie, selon les posologies recommandées", ajoute-t-elle. En l’absence de signes d’emblée évocateur de bactérie atypique, les praticiens doivent prescrire de l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/ acide clavulanique. "Pour rappel, les investigations complémentaires (radiographie du thorax, PCR) dépendent de la gravité de la pneumonie et ne doivent pas retarder la mise en route d’un traitement probabiliste."
La DGS compte "préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l’épidémie"
Face à cette recrudescence des cas, la Direction générale de la Santé déclare poursuivre "ses analyses au niveau national afin de préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l’épidémie". Elle demande aussi à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) d’assurer un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques utilisés en période hivernale dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments.