Affectant entre 3 et 5 % de la population scolaire, selon l’Assurance Maladie, le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est caractérisé par l’association de trois symptômes : un déficit de l’attention, une hyperactivité motrice et une impulsivité. En France, il est traité par un médicament psychostimulant appelé méthylphénidate, qui apaise la personne atteinte de TDAH et lui permet de pouvoir se concentrer davantage.
Sauf que, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Psychiatry, ce type de médicament pris au long terme ne serait pas sans danger pour le cœur.
Un lien entre médicaments anti-TDAH et maladies cardiaques ?
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs du Karolinska Institutet, en Suède, se sont appuyés sur une cohorte de près de 280.000 personnes atteintes de TDAH et âgées de 6 à 64 ans, dont plus de 10.000 cas de maladies cardiovasculaires (cardiopathie ischémique, hypertension, insuffisance cardiaque, arythmie...).
L’objectif, examiner le potentiel lien entre l’utilisation de médicaments contre le TDAH et l’apparition de problèmes cardiaques, alors que "de précédents essais cliniques avaient déjà associé ces médicaments à une hausse de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle", peut-on lire dans un communiqué.
Les médicaments contre le TDAH augmentent de 20 % le risque cardiovasculaire
Résultat, l’équipe de recherche a observé que l’utilisation prolongée du méthylphénidate augmentait considérablement le risque de maladies cardiovasculaires : de 20 % lorsqu’il est utilisé pendant trois à cinq ans, de 19 % durant plus de cinq ans. Même constat avec les autres médicaments stimulants contre le TDAH, comme le lisdexamfétamine (entre +17 % et +23 %), ou non stimulants, comme l’atomoxétine (+7 %).
La prise de méthylphénidate nécessite une surveillance médicale étroite, rappelle l’étude. Cette substance, dérivée des amphétamines, peut en effet avoir divers effets secondaires : insomnie, palpitations cardiaques, diminution de l’appétit, céphalées, diarrhée et douleurs abdominales, troubles de l'humeur... Sans surprise, la prescription de méthylphénidate est donc encadrée par des conditions très strictes en France, et notamment une durée maximale de 28 jours. Sachant que le traitement du TDAH doit toujours commencer par des mesures non médicamenteuses, telles que des psychothérapies.