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Découverte

Les bactéries ont des "souvenirs" qu'elles peuvent transmettre aux générations futures

Par Virginie Galle

Les bactéries sont capables de former des souvenirs et de les transmettre.

Gilnature / istock.
Les bactéries sont capables de former une sorte de mémoire, selon une nouvelle étude.
Elles peuvent transmettre ces "souvenirs" à leur progéniture sur au moins quatre générations.
Cette nouvelle découverte a des implications pour le traitement et la prévention des infections bactériennes.

Bien que dépourvues de neurones, de synapses et de système nerveux, les bactéries sont capables de former une sorte de mémoire, selon une nouvelle étude. Qui plus est, elles peuvent transmettre ces "souvenirs" à leur progéniture sur au moins quatre générations.

"Les bactéries n'ont pas de cerveau, mais elles peuvent recueillir des informations sur leur environnement et, si elles ont rencontré cet environnement fréquemment, elles peuvent stocker ces informations et y accéder rapidement plus tard si cela leur est profitable", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Souvik Bhattacharyya.

Comment les bactéries fabriquent-elles leurs souvenirs ?

Souvik Bhattacharyya et ses collègues ont étudié l’Escherichia coli et ont découvert que ce type de bactéries utilise le fer pour "mémoriser" certains comportements, qui peuvent ensuite être activés en réponse aux mêmes stimuli.

Les bactéries ont en effet au sein de leur organisme des niveaux variables de fer, un composé très important pour leur métabolisme cellulaire.

D’après les scientifiques, ces souvenirs formés grâce au fer ont persisté sur quatre générations de bactéries et ont été naturellement perdus à la cinquième. Toutefois, les chercheurs ont constaté qu'en augmentant artificiellement les niveaux de fer des bactéries, leurs mémoires pouvaient persister beaucoup plus longtemps.

Etudier les souvenirs des bactéries pour lutter contre les infections bactériennes

Cette nouvelle découverte a des implications pour le traitement et la prévention des infections bactériennes. Elle pourrait aussi contribuer à lutter contre la résistance aux antibiotiques.

Les infections d'origine bactérienne sont la deuxième cause de décès dans le monde, juste après les troubles cardiaques. Cinq bactéries concentrent à elles seules plus de la moitié des décès : le staphylocoque doré, E. coli, le pneumocoque, Klebsellia pneumoniae et le bacille pyocyanique.

L’antibiorésistance est le phénomène qui consiste, pour une bactérie, à devenir résistante aux antibiotiques. Les bactéries exposées aux antibiotiques évoluent et développent des mécanismes de défense qui leur permettent d’échapper à leur action. Ce phénomène touche aussi bien les bactéries à l’origine des infections (bactéries pathogènes) que les bactéries généralement inoffensives qui sont naturellement présentes sur notre corps (bactéries dites commensales).