55.000 enfants naissent de manière prématurée en France chaque année, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dont 15 % de grands (de 6 mois à 7 mois de grossesse) et 5 % de très grands prématurés (en dessous de six mois de grossesse).
Une intelligence artificielle prédit le risque des prématurés
Les enfants prématurés peuvent présenter des difficultés, notamment neurologiques. Celles-ci sont fréquentes et peuvent se manifester par des troubles moteurs (un retard à la marche ou des difficultés à marcher), cognitifs (difficultés de langage oral ou écrit, des troubles de l’attention et du comportement (hyperactivité, difficultés dans les interactions sociales...) ou encore des troubles sensoriels, visuels ou auditifs. Ces bébés doivent donc être médicalement très suivis.
Des chercheurs de l’UMC d'Utrecht ont développé un outil qui pourrait améliorer ce suivi. Il s’agit d’une intelligence artificielle (IA) capable de prédire, dès le début de leur vie, le risque de déficience intellectuelle des bébés prématurés. Leur étude a été publiée dans la revue The Lancet Digital Health.
Pour tester la fiabilité de cette IA, les scientifiques lui ont fait analyser les électroencéphalogrammes (EEG) de 369 nourrissons, réalisés durant leurs trois premiers jours de vie. Ainsi, l’outil a pu distinguer, avec une précision d'environ 80 %, ceux qui avaient un faible quotient intellectuel (QI) de ceux qui avaient de bons résultats à l'école.
Prématurité : une IA capable de répondre aux questions des parents
Dans un communiqué, Maria Luisa Tataranno, l’une des autrices de cette étude, juge cette découverte très importante, car “cela signifie qu'une aide, des ressources et des soins supplémentaires peuvent être dirigés là où ils sont les plus nécessaires, dès les premiers jours."
À terme, si cette intelligence artificielle valide les prochains essais cliniques, elle pourrait être utile pour les médecins, mais aussi pour les parents. "La question qu'ils nous posent le plus souvent est “À quoi devons-nous nous attendre ?”, développe Maria Luisa Tataranno. Une prévision précise pourrait [les soulager] ou les aider à se préparer à ce qui les attend."
Dans les prochaines années, les équipes de l’UMC Utrecht vont continuer à développer l'IA. "L'EEG n'est qu'un début, note Xiaowan Wang, autre auteur de cette étude. Nous prévoyons d'incorporer [diverses] données médicales, telles que des IRM du cerveau, ainsi que des données sur l'oxygénation du sang et peut-être même sur les mouvements des bébés, pour davantage affiner nos prévisions."