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Maladies neurodégénératives

Démence : on peut repérer des signes précoces

Par Marie Martin

Oublis, errance, difficultés à prendre des décisions… Les vrais symptômes de la démence sont parfois difficiles à distinguer sans les surinterpréter. 

Slphotography/iStock
La démence est un affaiblissement intellectuel global et progressif.
Il est important de pouvoir reconnaître les signes annonciateurs afin de démarrer la prise en charge le plus tôt possible.
La démence concerne généralement les personnes âgées de plus de 65 ans.

"Certaines personnes peuvent avoir du mal à trouver un mot, oublier brièvement le nom d'une célébrité, ou pourquoi elles sont entrées dans une pièce, explique Aaron Bonner-Jackson, neuropsychologue. [Il s’agit] d’erreurs cognitives typiques, des choses que nous faisons tous assez régulièrement. Une fausse idée, très répandue, est que ces signes indiquent que vous êtes inévitablement [en train de développer une] démence." Mais alors, comment reconnaître les premiers symptômes de la démence ?

Au début de la démence, on trouve des symptômes communs

Pour distinguer la démence, il faut d’abord la définir clairement. Il s'agit d'un affaiblissement de l'intelligence, global et progressif. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)la démence englobe différentes maladies qui touchent la mémoire, la pensée et la capacité à accomplir des tâches quotidiennes, la plus courante est la maladie d’Alzheimer. Chaque année, près de 10 millions de nouveaux cas de démence sont recensés dans le monde, d'après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Parmi les facteurs qui augmentent le risque de démence, on trouve principalement l'âge, la démence touchant les personnes de 65 ans et plus. 

Différents signes peuvent être avant-coureurs d’une démence. Quelle que soit la maladie dont souffre la personne, les symptômes sont généralement similaires lorsque la démence s'installe. Il faut les connaître sans les surinterpréter, car ce qui est important, c’est surtout leur récurrence ainsi que les désagréments qu'ils occasionnent au quotidien. 

Tout d’abord, il faut vous alarmer si vous vous perdez dans un endroit familier ou si vous errez sans savoir où aller sur un trajet connu. "Si vous conduisez dans votre quartier et que vous avez déjà fait ce trajet plusieurs fois auparavant, mais que tout à coup les choses ne vous semblent pas familières, cela pourrait être préoccupant", précise le Dr Bonner-Jackson. 

Les oublis répétés constituent un signe de démence

Oublier les conversations est un autre signal d’alarme. Il ne s’agit pas d'oublier des mots, ce qui arrive à tout le monde, mais plutôt d'oublier totalement une discussion récente, cela doit vous alerter si c'est récurrent. 

"La caractéristique de maladies comme celle d'Alzheimer est une perte de mémoire à court terme, où [les patients] n'apprennent pas et ne stockent pas de nouveaux souvenirs aussi bien qu'avant, et c'est pourquoi ils poseront inlassablement les mêmes questions, explique le Dr Bonner-Jackson. Les gens peuvent se souvenir de choses d'il y a des années avec une clarté parfaite. Ils se souviennent avec qui ils sont allés à l'école et le nom de leur professeur et ce qu'ils ont fait pendant qu'ils étaient dans l'armée ou dans leur première maison. Mais cela a tendance à être frustrant parce qu'ils ne se souviennent pas de ce qu'ils ont fait hier.” Oublier le prénom d’un proche, si cela est fréquent, peut également être un signe de démence. 

Des difficultés à prendre des décisions ou à assimiler des changements doivent aussi alarmer. Si, par exemple, le médecin modifie le traitement, mais que le patient ne met pas en œuvre ce changement. "Prendre ce nouveau médicament ne fait plus partie de leur routine, ils oublient qu'ils doivent le prendre, expose le Dr Bonner-Jackson. Si quelqu'un a du mal à prendre des décisions ou semble facilement confus par des choses qu'il aurait normalement pu gérer, cela peut être une situation préoccupante".

D'autres signes sont également à surveiller : la capacité à calculer, à gérer son argent (notamment payer ses factures), les changements d’humeur ou de comportement (anxiété, dépression, moins d’attrait pour les centres d’intérêts habituels). Enfin, il existe également des symptômes physiques tels qu'une diminution de la motricité ou une perte auditive. 

En cas de doute, quels que soient les symptômes constatés par le patient ou ses proches, il est important d'en parler à son médecin généraliste rapidement pour démarrer la prise en charge le plus tôt possible, en cas de diagnostic positif.