- Les traitements conventionnels contre les maladies auto-immunes de la peau ont souvent un impact sur toutes les cellules immunitaires sans discernement, ce qui signifie qu’ils peuvent également anéantir nos cellules T protectrices.
- Grâce à cette étude, des chercheurs ont découvert comment séparer les "mauvaises" cellules T de la peau des "bonnes" cellules protectrices, et ainsi remodeler de manière ciblée le paysage immunitaire de la peau.
- Cela permettrait à terme de développer de "nouveaux médicaments qui préviennent durablement les maladies cutanées auto-immunes sans pour autant compromettre la protection immunitaire".
Notre peau est composée de cellules immunitaires spécialisées, appelées TRM pour lymphocytes T mémoires résidents, qui luttent contre les infections des tissus et favorisent la guérison. Mais lorsqu’elles ne sont pas contrôlées correctement, certaines de ces cellules peuvent provoquer des maladies auto-immunes de la peau, telles que le psoriasis et le vitiligo.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, suggère aujourd’hui qu’il serait possible de mieux cibler les cellules immunitaires problématiques, et ainsi traiter plus efficacement ces maladies de peau.
Distinguer les cellules T pathogènes et protectrices de la peau
"La plupart des thérapies auto-immunes traitent les symptômes de la maladie plutôt que de s'attaquer à la cause, explique la chercheuse Simone Park de l'Université de Melbourne (Australie), dans un communiqué. Les traitements conventionnels ont souvent un impact sur toutes les cellules immunitaires sans discernement, ce qui signifie qu’ils peuvent également anéantir nos cellules T protectrices."
Dans le cadre de leurs expériences menées sur des modèles animaux, les chercheurs ont découvert des différences clés dans la façon dont les différents types de lymphocytes T de la peau sont régulés. "Jusqu'à présent, nous ne savions pas comment séparer les 'mauvaises' cellules T de la peau des 'bonnes' cellules protectrices. Grâce à cette recherche, nous avons découvert de nouvelles molécules qui nous permettent d'éliminer sélectivement les lymphocytes T pathogènes [...] et ainsi remodeler de manière ciblée le paysage immunitaire de la peau."
De nouvelles pistes pour traiter les maladies de peau auto-immunes ?
Alors que les affections de la peau comme le psoriasis et le vitiligo obligent souvent les patients à prendre un traitement à vie, cette recherche révolutionnaire est un gage d’espoir pour développer de "nouveaux médicaments qui préviennent durablement les maladies cutanées auto-immunes sans pour autant compromettre la protection immunitaire". Le Dr Park espère désormais valider l’efficacité de ces nouvelles stratégies chez des sujets humains.