En France, environ 17 % des adultes sont concernés par l’obésité, d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette maladie peut être associée à de nombreuses complications telles qu’un diabète de type 2, des pathologies cardiovasculaires, rénales, respiratoires ou encore des cancers.
Une corrélation entre un IMC élevé et le risque de certains cancers
Des chercheurs de l’Université de Göteborg ont récemment suggéré qu’un indice de masse corporelle (IMC) élevé à l’âge de 18 ans serait associé à des risques accrus de plusieurs cancers à l’âge adulte. Ces travaux ont été publiés dans la revue Obesity.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont examiné les données médicales de 1.489.115 hommes âgés de 16 à 25 ans, qui s’étaient présentés à l’examen de conscription pour le service militaire en Suède de 1968 à 2005. Près 78.217 participants ont développé un cancer au cours du suivi moyen de 31 ans.
On considère qu’une personne est en surpoids lorsque son IMC se situe entre 25,0 et 29,9 kg/m&³2;. Il s’agit d’une obésité modérée entre 30,0 et 34,9 kg/m&³2;, et d’une obésité sévère entre 35,0 et 39,9 kg/m&³2;.
Obésité chez l’adolescent : un risque 3 à 4 fois plus élevé de cancer de l'œsophage, de l'estomac et du rein
Les chercheurs ont constaté qu'un IMC élevé augmenterait le risque de développer 18 cancers : le mélanome malin, la leucémie, le myélome, le lymphome hodgkinien, le lymphome non hodgkinien, les cancers des poumons, de la tête et du cou, du système nerveux central, de la thyroïde, de l'œsophage, de l'estomac, du pancréas, du foie et de la vésicule biliaire, du côlon, du rectum, des reins et de la vessie. Les hommes en situation d’obésité à l’âge de 18 ans présentaient notamment un risque trois à quatre fois plus élevé de développer un cancer de l'œsophage, de l'estomac, et du rein.
Toutefois, les risques de certains cancers comme de la tête et du cou, de l'œsophage, de l'estomac, du pancréas, du foie et du rein, ainsi que du mélanome malin et du lymphome non hodgkinien, étaient déjà élevés lorsque l’IMC de l'adolescent était compris entre 20 et 22,4, ce qui correspond à un poids normal."Cela suggère que la définition actuelle du poids normal peut s'appliquer principalement aux adultes plus âgés, alors que le poids optimal d'un jeune adulte se situe probablement dans une fourchette inférieure. Notre groupe de recherche a tiré des conclusions similaires concernant l'IMC au début de l'âge adulte et les maladies cardiovasculaires ultérieures", a noté Maria Åberg, auteure principale de l’étude et professeure de médecine familiale à l'Académie Sahlgrenska de l'Université de Göteborg.
Il est néanmoins important de souligner que ces associations entre l’obésité chez l’adolescent et les risques de cancer chez l’adulte sont limitées. En effet, elles correspondent à des résultats obtenus chez des participants plus âgés. Des recherches supplémentaires sont donc requises pour confirmer ces premiers résultats.
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