- Le "noyau du lit de la strie terminale" (BNST), une région cérébrale qui joue un rôle essentiel dans la consommation d'alcool, présente des niveaux élevés de polypeptide activateur de l'adénylate cyclase hypophysaire (PACAP).
- Au cours du sevrage d’éthanol, les souris présentaient des niveaux accrus de PACAP, qui est un médiateur clé de la réponse au stress.
- "L'inhibition du PACAP au niveau du BNST réduisait considérablement la consommation excessive" d’alcool.
L'alcool est la substance addictive la plus répandue dans le monde. Son exposition chronique provoque des neuroadaptations dans des régions spécifiques du cerveau, ce qui entraîne des changements dans le corps favorisant une consommation excessive d'alcool. "Les troubles liés à l’utilisation de l’alcool sont une maladie psychiatrique complexe caractérisée par des périodes de forte consommation d'alcool et des périodes de sevrage", ont indiqué des scientifiques de la Boston University Chobanian & Avedisian School of Medicine (États-Unis). À l’heure actuelle, ils sont mal traités, puisqu'il n'existe que trois traitements dont l'efficacité est médiocre. C’est pourquoi les chercheurs ont réalisé une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue eNeuro.
Alcool : des niveaux accrus de peptide dans le cerveau des souris au cours du sevrage
Dans le cadre de leurs travaux, ils se sont concentrés sur une région du cerveau, connue sous le nom de "noyau du lit de la strie terminale" (BNST), qui joue un rôle essentiel dans la consommation chronique et pathologique d'alcool. Cette zone cérébrale présente des niveaux particulièrement élevés de polypeptide activateur de l'adénylate cyclase hypophysaire (PACAP), un médiateur clé de la réponse au stress.
En menant une expérience sur des souris, l’équipe a constaté qu'au cours du sevrage, les animaux présentaient des niveaux accrus de PACAP dans le noyau du lit de la strie terminale, par rapport aux rongeurs "témoins". En clair, elle a découvert que ce peptide, impliqué dans la consommation excessive d'alcool, agissait dans le BNST. Les auteurs ont aussi constaté qu’une hausse similaire a aussi été observée dans les niveaux du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP), un autre neuropeptide de stress étroitement lié au PACAP. Pour rappel, ces deux peptides ont été impliqués dans le stress et la sensibilité à la douleur.
"L'inhibition du PACAP au niveau du BNST réduisait la consommation excessive d'éthanol"
Ensuite, les scientifiques ont utilisé un virus pour bloquer les voies neuronales contenant le PACAP qui arrivent spécifiquement à la BNST. "Nous avons constaté que l'inhibition du PACAP au niveau du BNST réduisait considérablement la consommation excessive d'éthanol", a expliqué Valentina Sabino, co-auteure de l’étude, dans un communiqué. Ainsi, l’équipe estime que ces résultats prouvent que cette protéine est le médiateur des propriétés addictives de l'alcool et qu’elle peut être ciblée "pour le développement de nouvelles thérapies pharmacologiques".