C'est une bonne nouvelle, mais il ne faut pas arrêter le combat. C'est en substance ce qu'explique le centre américain de contrôle des maladies (CDC), après la publication d'un rapport dans le journal JAMA Pediatrics démontrant l'élimination de la rougeole et de la rubéole aux Etats-Unis.
L'élimination ne signifie en effet pas l'éradication totale de la maladie. Comme nous l'écrivions le vendredi 6 décembre, dans le cas de maladies, « élimination » ne signifie pas qu’il n’y a plus de cas déclarés. Quelques infections continuent d’émerger à l’étranger – où 430 enfants meurent en moyenne tous les jours de la rougeole et de la rubéole - et se transmettent sur le territoire. En médecine, on parle d'élimination quand aucune chaîne de transmission continue n’a lieu pendant un an ou plus.
Avant le vaccin, 500 morts par an aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, entre 2001 et 2011, l’incidence de la rougeole est restée sous un cas pour 1 million d’habitants. La lutte contre la rubéole s’est montrée encore plus efficace : l’incidence est stable à un cas pour 10 millions de personnes depuis dix ans. Et l’immense majorité des cas sont d’origine internationale ou liés à l’importation. Entre 2001 et 2011, le nombre moyen de cas aux Etats-unis a été de 61 par an, selon MedPage. Mais ce chiffre doit être comparé au fléau qui touchait le pays avant que le vaccin ne soit introduit en 1963 : à l'époque, la rougeole et la rubéole étaient fréquentes, causant entre 450 et 500 morts par an, 48 000 hospitalisations, et 1000 cas de dommages cérébraux ou auditifs permanents, selon le CDC.
Renforcer les partenariats entre tous les pays du monde
« L'élimination... ce n'est pas l'éradication, et tant qu'il y aura des cas de rougeole et de rubéole dans le monde, alors la menace continuera d'exister, » a ainsi expliqué Tom Frieden, le directeur du CDC, notant que 52 cas différents d'importation de la maladie ont été identifiés cette année, dont la moitié proviennent d'Europe. Du fait de la nature mondiale de la menace, le directeur du CDC explique que des partenariats avec l'Organisation Mondiale de la Santé et avec tous les pays du monde devraient être renforcés afin de mieux gérer le danger. Selon lui, pour s'attaquer au problème, il faudrait établir des réseaux de laboratoires chargés de la détection des maladies, des centres d'opération d'urgence pour endiguer rapidement la menace et augmenter la vaccination. Des mesures qui sont impossibles à mettre en place dans plusieurs pays en voie de développement.