- Selon l'OMS, 2,6 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à cause de la consommation d'alcool et plus de 8 millions à cause d'une alimentation malsaine.
- L'organisation plaide ainsi pour la généralisation d'une taxation élevée des boissons sucrées et de l'alcool.
- "Les recherches montrent que taxer l’alcool et les boissons sucrées contribue à réduire la consommation de ces produits et donne aux entreprises une raison de fabriquer des produits plus sains", précise l'OMS.
2,6 millions de personnes dans le monde meurent chaque année à cause de la consommation d'alcool et plus de 8 millions à cause d'une alimentation malsaine. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la mise en place d'une taxe sur l'alcool et les boissons sucrées serait un moyen efficace de réduire le nombre de ces décès.
Alcool : une taxe de 50 % éviterait 21 millions de décès sur 50 ans
Si certains pays ont déjà des systèmes de taxation des produits alcoolisés ou sucrés, l’OMS estime qu’ils ne sont pas suffisants. "Bien que 108 pays taxent les boissons sucrées, les droits d'accise, c'est-à-dire les taxes affectées à un produit de consommation spécifique, ne représentent en moyenne que 6,6 % du prix des sodas dans le monde", explique l’organisme mondial. Il déplore aussi que la moitié d’entre eux taxent également l’eau. “Ce qui n’est pas recommandé par l’OMS”, précise le communiqué du 5 décembre 2023.
Concernant l’alcool, 148 pays y appliquent des taxes. "Cependant, le vin est exonéré de droits d'accise dans au moins 22 pays, dont la plupart se trouvent dans la région européenne. À l’échelle mondiale, la part des droits d’accise dans le prix de la marque de bière la plus vendue est en moyenne de 17,2 %. Pour la marque de type spiritueux la plus vendue, elle est de 26,5 %."
Lors de son paydoyer, l’OMS rappelle qu’une étude de 2017 estimait que des taxes augmentant les tarifs de l’alcool de 50 % "contribueraient à éviter plus de 21 millions de décès sur 50 ans et généreraient près de 17.000 milliards de dollars de revenus supplémentaires".
"Taxer les produits malsains crée des populations plus saines. Cela a un effet d’entraînement positif dans l’ensemble de la société : moins de maladies et de déficiences et des revenus pour les gouvernements afin de fournir des services publics. Dans le cas de l’alcool, les taxes contribuent également à prévenir la violence et les accidents de la route", explique le Dr Rűdiger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’Organisation mondiale de la Santé.
Taxe sur l’alcool et les boissons sucrées : l’exemple de la Lituanie est encourageant
Pour appuyer son argumentation pour la taxation des boissons sucrées et de l’alcool, l’OMS prend en exemple la Lituanie. Cette dernière avait augmenté ses taxes sur l’alcool en 2017. Les décès liés à l'alcool ont alors chuté de 23,4 pour 100.000 personnes en 2016 à 18,1 pour 100.000 personnes en 2018, tandis que les recettes fiscales sont passées de 234 millions d'euros en 2016 à 323 millions d'euros en 2018.
"Les recherches montrent que taxer l’alcool et les boissons sucrées contribue à réduire la consommation de ces produits et donne aux entreprises une raison de fabriquer des produits plus sains. Parallèlement, les taxes sur ces produits contribuent à prévenir les blessures et les maladies non transmissibles telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiaques", conclut l’OMS qui rappelle également qu’un récent sondage Gallup, mené en collaboration avec Bloomberg Philanthropies, avait révélé que la majorité des personnes interrogées se montraient favorables à une augmentation des taxes sur les produits de la malbouffe comme les sodas ou sur l'alcool.