Obésité, maladies cardiovasculaires, cholestérol, déclin cognitif... Avoir une alimentation trop riche en matières grasses est loin d’être sans risque pour la santé. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Nutrition, révèle que la consommation d’aliments gras avant un épisode de stress peut freiner l’oxygénation du cerveau et détériorer la fonction vasculaire, nuisant ainsi à la "récupération" du corps des effets néfastes du stress.
Stress + graisses et la fonction vasculaire décline
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l’Université de Birmingham (Royaume-Uni) ont mené une expérience sur un groupe d’adultes de 18 à 30 ans en bonne santé. Après leur avoir fait manger deux croissants au beurre pour le petit-déjeuner, les participants devaient effectuer des exercices mentaux de mathématiques, de plus en plus vite, durant huit minutes. Ils étaient alertés en cas de mauvaise réponse, et pouvaient se voir sur un écran tout au long du processus. Un programme "conçu pour simuler le stress quotidien auquel nous pourrions avoir à faire face au travail ou à la maison", peut-on lire dans un communiqué.
"Lorsque nous sommes stressés, notre fréquence cardiaque et notre pression artérielle augmentent, nos vaisseaux sanguins se dilatent et le flux sanguin vers le cerveau s’accroît, explique la chercheuse Rosalind Baynham, première autrice de l’étude. Alors que nous savons que l'élasticité de nos vaisseaux sanguins (qui est une mesure de la fonction vasculaire) décline après le stress mental, nous avons constaté que la consommation d'aliments gras lorsqu’une personne est stressée réduisait la fonction vasculaire de 1,74 %."
Pour rappel, une réduction de 1 % de la fonction vasculaire entraîne une augmentation de 13 % du risque de maladie cardiovasculaire, selon la spécialiste. "Cette altération de la fonction vasculaire a persisté encore plus longtemps lorsque les participants avaient mangé les croissants."
Les aliments gras ont un effet négatif sur l’humeur en cas de stress
L’étude a également montré que la consommation des aliments gras faisait chuter l'oxygénation cérébrale dans le cortex préfrontal, avec une diminution de 39 % de l'apport en oxygène (réduction de 39 % de l'hémoglobine oxygénée) pendant le stress par rapport aux participants qui avaient un régime moins gras. Sans compter que cela avait un "effet négatif sur l'humeur et la fonction cognitive, à la fois pendant et après l'épisode de stress".
"Les choix alimentaires en cas de stress peuvent autant amplifier que protéger contre les effets du stress sur notre système cardiovasculaire. La bonne nouvelle, c'est que cela signifie que nous pouvons faire quelque chose à ce sujet", suggère Dr. Catarina Rendeiro, qui a participé à l’étude. En consommant des aliments plus sains, en particulier ceux riches en polyphénols comme le cacao, les baies, le raisin ou encore les pommes, "cette altération de la fonction vasculaire peut être complètement évitée" pendant les pics de stress.