L'infertilité, définie comme l'incapacité de concevoir malgré des rapports sexuels non protégés réguliers, est un problème courant. En France, 18 à 24 % des couples hétérosexuels en âge de procréer restent sans enfant après douze mois de tentatives sans contraception, selon l’Assurance Maladie.
Les causes de l’infertilité sont encore floues : pourquoi un ovule est-il fécondé avec succès et se développe-t-il en embryon, et pourquoi un autre est-il voué à échouer ? C’est pour mieux "comprendre les racines génétiques de l'infertilité féminine" que des chercheurs de l’Université Rutgers, aux Etats-Unis, ont mené deux études distinctes sur des rongeurs.
Des ovules en capuchon plus susceptibles d’être viables et fécondés
Dans la première étude, publiée dans la revue Nature Communications, ils ont constaté que les ovules de souris qui forment une structure inhabituelle en forme de capuchon avant d'être fécondés sont plus susceptibles d'être viables, de s'attacher à l'utérus et de croître, par rapport aux ovules dépourvus de cette structure.
En effet, contrairement à d'autres types de cellules, les ovules qui se divisent en deux cellules les forment inégalement : l'une, l'œuf, reçoit la plupart du matériel vital, tel que l'information génétique et les structures produisant des protéines, tandis que la seconde, connue sous le nom de globule polaire, reçoit peu et finit par mourir. Or, dans les ovules fécondés avec succès qui se développent en embryons, les capuchons forment une barrière protectrice qui empêche ces matériaux essentiels de s'infiltrer dans la cellule polaire.
"Le capuchon est la limite entre l'ovule qui sera fécondé par le sperme et la cellule polaire non fonctionnelle, explique la professeure Karen Schindler, autrice principale de l’étude, dans un communiqué. Sans ce bouchon, l'œuf est moins susceptible de devenir un embryon."
Une mutation génétique qui provoque un échec des tentatives de fécondation
Dans une deuxième étude, parue dans l'American Journal of Human Genetics, les chercheurs se sont appuyés sur les données recueillies par les cliniques de fécondation in vitro (FIV) lors de tests génétiques réalisés sur des ovules qui ne se sont pas développés en embryons. Ils ont ainsi identifié un gène commun qui, lorsqu'il est muté, provoque un nombre anormal de chromosomes dans les œufs de souris – lequel représente l'une des principales causes de fausse couche précoce et d'échec de la FIV.
Avec ces études qui donnent à mieux comprendre "les mécanismes de base de ce qui fait un ovule et un embryon de haute qualité", les scientifiques espèrent améliorer les taux de réussite clinique des FIV.