Lors d’une conférence de presse dédiée à la création de la toute première journée nationale du cancer du cerveau, plusieurs acteurs ont expliqué ce jeudi 7 décembre pourquoi cette maladie est, encore aujourd’hui, compliquée à prendre en charge.
En France, le taux de survie cinq ans après le diagnostic d’une tumeur du cerveau cancéreuse n’atteint qu’entre 20 et 30 %.
4 facteurs rendent le cancer du cerveau si difficile à soigner
Concrètement, le traitement des cancers du cerveau reste particulièrement difficile du fait de 4 facteurs :
1) la localisation de ces tumeurs, qui complique la chirurgie ;
2) la barrière hémato-encéphalique chargée de protéger le cerveau, qui empêche une pénétration efficace des médicaments anti-cancéreux ;
3) la fragilité du tissu cérébral face aux radiothérapies ;
4) la résistance des tumeurs aux chimiothérapies et radiothérapies.
De ce fait, il est vrai que "les solutions thérapeutiques destinées à soigner les cancers du cerveau manquent encore aujourd’hui", déplore Monique Haillant, membre du conseil d’administration de l’Association pour la Recherche sur les Tumeurs Cérébrales-ARTC.
"Cette forme de cancer résiste encore aux thérapies conventionnelles que sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie", confirme Bernard Léon, Président de l’Association Oligocyte Bretagne Ouest. "Pour autant, nous constatons que les délais moyens de survie s'allongent et que les conditions de vie des patients s'améliorent. De plus, certains essais cliniques d'immunothérapie ont donné récemment des résultats prometteurs", poursuit-il.
Comment rendre le cancer du cerveau moins difficile à soigner ?
Comment consolider cette belle dynamique ? "La recherche joue un rôle clé pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancers du cerveau", commence à répondre Monique Haillant.
"Il y a en effet beaucoup de recherches en cours et je suis intimement persuadé que certaines d’entre elles vont déboucher, ça avance !", continue le Pr Jean-Philippe Hugnot.
"Pour que ça aille plus vite, il faudrait néanmoins que les chercheurs aient un accès plus facile aux tumeurs, car cela reste compliqué en France, où il faut notamment faire beaucoup de démarches administratives et où le prix d’achat de ces éléments est élevé. On a aussi besoin de plus pérenniser des expertises, car la neuro-oncologie est une discipline extrêmement complexe. Il faudrait enfin réussir à attirer les jeunes scientifiques vers la neuro-oncologie, car elle ne les séduit malheureusement pas assez", estime le chercheur.
Avec 3.500 nouveaux cas par an, les cancers du cerveau touchent toutes les tranches d’âge et représentent la deuxième cause de cancer chez les jeunes adultes.
On distingue "les tumeurs primitives du cerveau", issues de cellules résidentes dans cet organe, et "les tumeurs cérébrales secondaires", formées par des cellules cancéreuses provenant d’un autre organe : poumon, sein, colon, rein, peau.
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