C’est une petite glande située dans la partie supérieure du thorax, sous le sternum et entre les poumons : le thymus. Selon la Société canadienne du cancer, cet organe a pour rôle de fabriquer des lymphocytes T, c’est-à-dire les cellules qui aident le système immunitaire du corps.
L’ablation du thymus, une opération qui peut provoquer des cancers
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM), l’ablation du thymus pourrait être néfaste pour la santé des patients.
"La fonction du thymus chez l'adulte humain n'est pas claire et l'ablation de routine est réalisée dans le cadre de diverses interventions chirurgicales", expliquent les auteurs. La myasthénie grave est une maladie pour laquelle les médecins peuvent proposer une ablation du thymus.
Lors de leurs recherches, les scientifiques ont étudié les données de santé de 1.420 participants qui avaient subi une ablation du thymus et 6.021 personnes qui avaient toujours cet organe, appelées patients témoins.
Cancer : un risque de décès plus élevé à cause de l’ablation du thymus
L’objectif des chercheurs était d’estimer le nombre de cancers, de maladies auto-immunes et de décès survenus chez les participants. Résultat, cinq ans après l’ablation du thymus :
- Risque de mortalité plus important (8 % contre 2,8 % dans le groupe témoin).
- Risque accru de cancer (7,4 % contre 3,7 % dans le groupe témoin).
- Risque de maladies auto-immunes plus important.
- Baisse de la production des lymphocytes T.
- Taux plus élevés de cytokines pro-inflammatoires dans le sang.
Les auteurs expliquent que ces résultats peuvent être liés à la perte d’efficacité du système immunitaire due à l'ablation du thymus, “mais il n’y a pas suffisamment de données pour spéculer sur les processus biologiques impliqués dans ces résultats", expliquent les scientifiques dans un article universitaire.
"L'ampleur de la mortalité et du cancer chez les patients ayant subi une thymectomie fut la plus grande surprise pour moi, explique Kameron Kooshesh, l’un des auteurs, dans un communiqué. Les résultats nous ont suggérés que l'absence de thymus semble perturber les aspects fondamentaux de la fonction immunitaire." Néanmoins, d’autres études doivent être menées pour corroborer ces conclusions.
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