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Fasciite nécrosante

Une maladie mangeuse de chair laisse un trou de 20 cm dans sa fesse

Par Sophie Raffin

Tracy de Jongh Eglin assure "se sentir chanceuse d’être en vie" après qu'une bactérie mangeuse de chair ait laissé une blessure de 20 cm sur l’une de ses fesses.

kieferpix/istock
En janvier 2023, Tracy de Jongh Eglin a présenté des symptômes semblables à ceux de la grippe. Mais son état s'est rapidement détérioré et a dû être hospitalisée.
La patiente souffrait d'une fasciste nécrosante, également appelée bactérie mangeuse de chair.
Après une longue convalescence, elle aura besoin d'une poche de colostomie à vie. Elle a également une plaie de 20 cm à la fesse gauche.

En janvier 2023, Tracy de Jongh Eglin, une Écossaise qui vit aux Pays-Bas, a commencé à avoir des symptômes grippaux. Si son état ne l’a pas alertée sur le moment, cinq jours plus tard, elle a dû être conduite en urgence à l'hôpital car elle faisait un choc septique.

À l’arrivée de la femme de 59 ans, les médecins ont découvert une masse noire au niveau de sa fesse gauche. Le diagnostic est rapidement tombé : fasciite nécrosante, une infection rare des tissus mous aussi surnommée maladie mangeuse de chair.

Fasciite nécrosante : "cela ressemble à une pêche dans laquelle quelqu'un a mordu"

Pendant cette infection très grave, Tracy de Jongh Eglin a passé 9 jours dans le coma. Les médecins ont tenté de lui sauver la vie en programmant 3 interventions chirurgicales pour retirer les tissus et les muscles touchés par la fasciite nécrosante. Les professionnels de santé avaient averti sa famille qu'elle n'avait que 10 % de chances de survie.

"On a dit à ma famille de se préparer au pire : ils ne pensaient pas que j'y arriverais", s'est souvenue la patiente interrogée par la presse anglaise. "J'ai passé neuf jours dans le coma et quand j'ai finalement repris conscience, j'étais incroyablement désorientée et j'ai continué à avoir des hallucinations." Elle était entre autres convaincue qu’elle avait 17 ans et qu’elle séjournait dans un hôtel cinq étoiles. Elle avait aussi oublié à ce moment-là comment parler néerlandais.

"Je me suis réveillée avec un cathéter, une stomie et une plaie de 20 centimètres de profondeur (au niveau de la fesse gauche)", a-t-elle ajouté.

Cela "ressemble à une pêche dans laquelle quelqu'un a mordu énormément d'un côté", a déploré Tracy de Jongh Eglin.

Les docteurs ne sont pas parvenus à identifier la cause de l’infection. Ils ont expliqué à la patiente que ce type de maladie - bien que rare - pouvait parfois partir d'une chose aussi banale qu’un poil incarné ou une égratignure non désinfectée.

Infection mangeuse de chair : "j’ai été complètement brisée"

Au total, Tracy de Jongh Eglin a été hospitalisée six semaines. Mais elle a ensuite fait face à une très longue période de rétablissement. Transférée dans un centre de rééducation, elle a suivre des séances de physiothérapie, de psychothérapie, d'orthophonie et d'ergothérapie pendant plusieurs semaines.

"J’ai été complètement brisée et j’ai dû reconstruire ma vie. J’étais si faible, ma voix a changé et j’ai dû réapprendre à marcher", a expliqué la femme. Si son cathéter a pu être retiré au bout de huit mois, elle va avoir désormais besoin d'une poche de colostomie à vie.

Elle reconnaît que la récupération physique a été douloureuse, mais c’est sur le plan psychologique que cela a été le plus compliqué. "La seule bonne chose qui ressort de tout cela, c'est que je me sens plus proche de mon mari que jamais", s'est-elle exclamée. "C'est comme si nous étions de nouveau tombés amoureux : notre relation s'est considérablement améliorée."

L'habitante des Pays-Bas partage aujourd’hui son histoire dans la presse afin de sensibiliser le grand public au danger de la fasciite nécrosante. Elle appelle les gens à consulter rapidement si leurs symptômes grippaux s’aggravent ou persistent. "Sans la rapidité d’esprit de mon mari et la rapidité des médecins et des services d’ambulance, je ne serais pas là", a-t-elle souligné.