Tous les jours, les salariés prennent les transports en commun, le vélo ou leur voiture pour aller au travail. Si certains ont la chance d’être proche géographiquement du lieu où se déroule leur activité professionnelle, d’autres se retrouvent à faire des longs trajets en raison des embouteillages ou de la localisation lointaine de leur domicile. Dans une récente étude, des chercheurs coréens ont voulu montrer à quel point le fait de rester coincé longtemps dans les bouchons ou passer beaucoup de temps dans les transports peut être préjudiciable à notre santé mentale.
Travail : faire un trajet de plus d’une heure est associé à un risque élevé de dépression
Dans le cadre d’une étude, publiée dans la revue Journal of Transport & Health, ils ont ainsi utilisé les données d’une enquête sur les conditions de travail menée en Corée, où la durée moyenne des trajets domicile-travail serait la plus longue et les symptômes dépressifs les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Les scientifiques ont analysé divers facteurs de 23.415 travailleurs âgés de 20 à 59 ans, tels que le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le revenu, la région, la situation conjugale, la présence d'enfants, la profession, les heures de travail hebdomadaires et le travail de nuit. "Les patients dont le score total de l'indice des cinq critères de bien-être de l'Organisation mondiale de la santé était inférieur à 13 ont été définis comme présentant des symptômes dépressifs", a précisé l’équipe.
Selon les résultats, les participants qui passaient plus de 60 minutes par jour pour aller de leur domicile à leur lieu de travail étaient 1,16 fois plus susceptibles de présenter des symptômes dépressifs que les personnes qui passaient moins de 30 minutes. Les associations entre les longs trajets domicile-travail et la dépression ont été particulièrement observées chez les hommes de 40 à 49 ans et les femmes de 20 à 29 ans. Dans le détail, les personnes ayant de faibles revenus, les hommes célibataires, n’ayant pas d’enfants et travaillant de longues heures ainsi que les femmes ayant deux enfants ou plus étaient les plus exposés aux symptômes dépressifs.
"Réduire le temps de trajet pour aider les gens à concilier travail et vie de famille"
"Avec moins de temps libre, les gens pourraient manquer de temps pour réduire leur stress et combattre la fatigue physique par le sommeil, les passe-temps et d'autres activités. Ils ont également moins de temps pour adopter des habitudes de vie saines, y compris l’activité physique, ce qui peut contribuer à la dépression", ont expliqué les auteurs dans un communiqué. Ils ont conclu que "des efforts visant à réduire le temps de trajet étaient nécessaires pour aider les gens à concilier travail et vie de famille".