Un fœtus logé dans la cavité abdominale, entre l’estomac et les intestins, voici l’image surprenante que des médecins réunionnais ont découvert en examinant une femme de 37 ans se plaignant de maux de ventre.
Il s’agit d’un type rare de grossesse extra-utérine (1 % des cas), appelée grossesse abdominale.
Grossesse abdominale : le fœtus était entre l’estomac et les intestins
La patiente de 37 ans, habitante de l’île de la Réunion, a décidé de se rendre à l'hôpital, car elle avait des douleurs abdominales depuis 10 jours. L’examen physique de la mère de deux enfants a laissé penser aux médecins que la femme pouvait être enceinte.
"L’échographie a révélé un endomètre épaissi, un utérus vide et une grossesse abdominale à 23 semaines de gestation", précise les auteurs de l’étude de cas parue dans la revue médicale New England Journal of Medicine.
Les examens ont montré qu’un fœtus normalement formé était installé dans la cavité abdominale de la patiente. Le placenta était pour sa part attaché au péritoine, juste au-dessus de la face supérieure du sacrum, aussi appelée promontoire sacré.
"En raison du risque élevé d’hémorragie maternelle et de décès fœtal, la patiente a été transférée vers un hôpital de soins tertiaires", précise les auteurs de l’article scientifique.
Grossesse extra-utérine : le bébé est né à 29 semaines de gestation
Le pronostic d’une grossesse abdominale est, en effet, plutôt sombre. Le taux de mortalité fœtale est situé entre 75 % et 95 % en raison de la vascularisation défectueuse du placenta ou encore aux malformations fœtales possibles. Pour la mère, les risques de décès sont estimés à 5,2 ‰, soit 7,7 fois plus élevés qu’en cas de grossesse tubaire et 89,8 fois supérieurs qu’en cas de grossesse “normale”.
Même si les chiffres n’étaient pas en faveur de la femme enceinte, elle a pu atteindre la 29e semaine de gestation, période où les bébés sont viables et avec de bonnes chances de survie (entre 80 et 90 %). Les médecins ont alors décidé d’opérer la future maman pour extraire le bébé de la cavité abdominale. Il a ensuite été admis à l'unité de soins intensifs néonatals.
La patiente a pour sa part dû subir une deuxième opération 12 jours plus tard pour retirer les morceaux restants du placenta. La mère et le bébé sont rentrés chez eux respectivement 25 jours et 2 mois après la naissance, puis ils ont été “perdus de vue”.