Récemment, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a signalé que la solitude était "un problème de santé publique mondial". Elle serait liée à des taux élevés d'isolement social constatés dans la plupart des sociétés occidentales modernes. Les adultes ont tendance à rester entre eux et à ne parler qu'aux personnes qu'ils connaissent déjà. Mais, selon des chercheurs de l'université Sabanci (Turquie), les interactions sociales minimales, à savoir le simple fait de saluer ou remercier des inconnus, peuvent favoriser notre épanouissement.
Saluer des inconnus augmente le niveau de satisfaction dans la vie
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une étude parue dans la revue Social Psychological and Personality Science. L’équipe a envoyé un questionnaire à des membres de la population turque et britannique. En le remplissant, ils devaient évoquer leurs récentes interactions momentanées, voire leurs conversations, avec des inconnus. Chaque volontaire a aussi dû évaluer son niveau de satisfaction dans la vie ou son niveau de bonheur général. Pour la première enquête, les auteurs ont reçu 3.666 réponses et pour la seconde, 60.141.
D’après les résultats, les participants qui déclaraient avoir des interactions momentanées avec des inconnus, ou des conversations avec eux, avaient tendance à se déclarer plus satisfaites de leur vie ou plus heureuses que ceux qui restaient discrets et évitaient de parler à des étrangers. Ainsi, dire "bonjour" ou remercier une personne que l’on ne connaît pas peut augmenter le niveau de bonheur.
Solitude : les interactions sociales minimales provoquent un sentiment d'appartenance
Les chercheurs ont suggéré que le fait d'interagir régulièrement avec des inconnus pouvait provoquer un sentiment d'appartenance à une communauté, ce qui peut amener les personnes à se sentir mieux acceptés et même valorisés. C’est ce sentiment qui aide les adultes à se sentir satisfaits de leur vie et à réduire la solitude.
Pour rappel, la solitude est associée à des maladies cardiovasculaires, de la démence, de la dépression ou encore de l’anxiété. "Le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air", a précisé l’OMS.