Les mutations génétiques qui favorisent la reproduction ont tendance à raccourcir la durée de vie. C’est ce qu’ont récemment révélé des chercheurs de l'université du Michigan (États-Unis). Avant de parvenir à cette conclusion, ils ont voulu tester la théorie du biologiste George Williams, connue sous le nom de "la pléiotropie antagoniste". Selon le spécialiste, la sélection naturelle favorisant les mutations génétiques, qui confèrent une reproduction plus précoce ou plus abondante mais altèrent la vie post-reproductive, est à l'origine du vieillissement. Afin de vérifier cette hypothèse, l’équipe a utilisé les données génétiques, reproductives et de décès de 276.406 participants, provenant de la base de données Biobank du Royaume-Uni, dans le cadre d’une étude.
Reproduction : moins de chances de vivre longtemps à cause des mutations génétiques
Selon les résultats, publiés dans la revue Science Advances, une forte corrélation génétique négative a été observée entre les caractéristiques reproductives et la durée de vie. Les auteurs ont constaté que les personnes génétiquement prédisposées à avoir des enfants plus tôt étaient moins susceptibles de vivre jusqu'à l'âge de 76 ans. Cependant, les scientifiques ont prévenu que la reproduction et la durée de vie étaient affectées à la fois par des facteurs génétiques et environnementaux. Dans les travaux, les gènes jouaient un rôle relativement mineur comparés à la contraception et à l’avortement.
"La sélection naturelle ne se soucie guère de la durée de vie après la fin de la reproduction"
"Ces résultats confirment la théorie de George Williams. (…) La sélection naturelle ne se soucie guère de la durée de vie après la fin de la reproduction, parce que notre condition physique dépend en grande partie de la fin de la reproduction", a déclaré Jianzhi Zhang, co-auteur des travaux, dans un communiqué. Il a ajouté que certaines mutations génétiques améliorant la reproduction pouvaient entraîner des pathologies plus tard dans la vie. "L'une de ces variantes, appelée rs12203592, par exemple, a été associée à certains cancers", a conclu le chercheur.