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Effet secondaire

Médicaments et pamplemousse : quels sont les risques ?

Par Mégane Fleury

Le pamplemousse bloque l’action de certaines enzymes, qui permettent d’éliminer les médicaments de l’organisme. Ainsi, il est déconseillé de consommer le fruit lorsqu’on suit certains traitements. 

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Le pamplemousse est un inhibiteur enzymatique.
Il peut empêcher l'élimination des médicaments et entraîner des effets indésirables.
Plusieurs médicaments sont concernés, dont des traitements contre le cancer ou contre le cholestérol.

Le pamplemousse renferme de nombreuses vitamines et minéraux, bons pour la santé. Mais tout le monde ne doit pas en consommer. Le réseau des centres de pharmacovigilance (RFCRPV) rappelle qu’il peut engendrer des effets indésirables pour les personnes qui suivent des traitements. 

Pamplemousse : des interactions possibles avec des traitements 

"Le pamplemousse est un inhibiteur enzymatique, indique le RFCRPV. Cela signifie qu’il agit sur certaines enzymes du corps humain qui permettent de transformer ("métaboliser") les médicaments au niveau de l’intestin et au niveau du foie. Une fois inhibées, ces enzymes ne sont plus capables de transformer le médicament en vue de son élimination, qui se retrouve alors en plus grande quantité dans le sang." Lorsque le médicament s’accumule dans l’organisme, cela peut générer différents effets secondaires, dont la gravité dépend des individus et du type de médicament. 

Médicaments : un seul verre de jus de pamplemousse peut être néfaste

Selon l’organisme, l’ingestion d’un seul verre de jus de pamplemousse de 250 ml peut suffire pour générer "un effet inhibiteur maximal". Celui-ci apparait dans les quatre heures qui suivent l’ingestion et persiste dans le temps. "Pour prévenir tout risque d’interaction, un délai minimal de 24h devrait être respecté entre l’ingestion du jus de pamplemousse et la prise de médicaments", note le RFCRPV. Il précise toutefois que les composés à risque sont concentrés dans l’écorce, il y aurait moins de risque à consommer la chair ou le jus, tant qu’il est pressé maison, plutôt qu’un jus industriel car dans les processus de fabrication, l’écorce est pressée avec la chair. "À noter aussi que d’autres agrumes tels que les oranges de Séville et les tangélos (hybride du pamplemousse) peuvent entraîner des interactions médicamenteuses", souligne le RFCRPV.

Quels sont les médicaments les plus à risque d’interaction avec le pamplemousse ?

Pour les personnes traitées avec un médicament présentant un risque d’interaction, le RFCRPV conseille d’éviter strictement le pamplemousse. Il s’agit des médicaments contre le cholestérol, dont l’atorvastatine et la simvastatine, les immunosuppresseurs prescrits après une greffe (ciclosporine, tacrolimus, sirolimus, everolimus, temsirolimus), certains médicaments de cardiologie (lercanidipine, dronédarone, ivabradine, aliskiren, vérapamil, ticagrélor), des antidépresseurs (sertraline) ou anxiolytiques (buspirone). Mais le RFCRPV relève aussi que des médicaments anticancéreux peuvent être concernés, dont le régorafénib. Sur la liste, il cite aussi les médicaments des troubles de l’érection (avanafil, vardénafil), la carbamazépine, un anti-épileptique et l’halofantrine un anti-paludique.