- Les personnes vivent en moyenne environ sept ans après un diagnostic de démence.
- Chez les vrais jumeaux, l’espérance de vie diminuait pour les deux lorsqu’un diagnostic est posé pour une seule personne.
- Le risque de mortalité était élevé en raison d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux partagés, qui peuvent favoriser la survenue de maladies.
On le sait : la démence prédit une mortalité accrue. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université de Californie du Sud (États-Unis) ont voulu examiner les influences génétiques et environnementales partagées pour cette association. Pour cela, ils ont analysé les données de 987 jumeaux suédois souffrant d’un déclin cognitif et de 2.938 personnes en bonne santé dans le cadre d’une étude parue dans la revue Alzheimer's & Dementia.
Démence : une durée de vie plus courte chez les vrais jumeaux dont un des deux a reçu un diagnostic
Parmi les jumeaux, 90 étaient "vrais" ou "identiques". Ainsi, ces derniers portent le même matériel génétique, car ils proviennent d'un unique ovule fécondé. Le reste était des jumeaux dizygotes, soit "des faux jumeaux", qui proviennent de deux ovocytes, fécondés par deux spermatozoïdes, et partagent en moyenne 50 % de leur génotype. La plupart des jumeaux, identiques ou fraternels, ont généralement été élevés dans le même environnement. Cet environnement comprend des facteurs, tels que les expositions précoces à la pollution, l’alimentation, l’éducation et l’activité physique.
Les scientifiques ont confirmé que le développement de la démence affectait la durée de vie d'un adulte. Les personnes touchées vivent en moyenne environ sept ans après un diagnostic de démence. Selon les résultats, lorsqu’un diagnostic de démence était posé pour un des vrais jumeaux, l’espérance de vie diminuait pour les deux. Chez les faux jumeaux, lorsqu'un des deux reçoit un diagnostic de démence, la personne qui n'a pas développé de démence a une durée de vie légèrement raccourcie par rapport à un adulte qui n'a pas de frère ou de sœur souffrant de déclin cognitif.
Un risque de mortalité élevé à cause des facteurs génétiques et environnementaux
Les auteurs ont suggéré que la démence elle-même n’était pas la seule cause d’une durée de vie raccourcie, mais plutôt une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux partagés. Les deux jumeaux peuvent développer des problèmes de santé, tels qu’une maladie cardiovasculaire par exemple, qui peuvent contribuer à la démence chez l'un et affecter le risque de mortalité chez les deux.
"Ce qui se passe au début de la vie est vraiment important. Vous ne pourrez peut-être pas changer cela par vous-même, mais il faut que le message adressé aux parents soit le suivant : assurez-vous que votre enfant mange sainement, assurez-vous que votre enfant fasse de l'exercice, assurez-vous que votre enfant reçoive une éducation. Vous contribuez réellement à donner à cet enfant moins de chances de développer une démence 75 ans plus tard", a conclu Margaret Gatz, co-auteur des recherches, dans un communiqué.