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Cancer

Glioblastome : une cellule cérébrale pourrait être la clé pour le traiter

Par Mégane Fleury

Une cellule cérébrale peu étudiée par la science pourrait expliquer pourquoi le glioblastome, un cancer agressif du cerveau, résiste au traitement. 

vitanovski/ISTOCK
Des chercheurs américains ont découvert qu'une famille de cellules cérébrales était impliquée dans la résistance des glioblastomes aux traitements.
Les fibroblastes périvasculaires aident cette forme agressive de cancer du cerveau à échapper au système immunitaire.
De futurs travaux pourraient permettre d'améliorer l'efficacité des traitements d’immunothérapie.

C’est l’un des cancers les plus agressifs et l’un des plus résistants aux traitements : le glioblastome touche plus de 3.000 personnes chaque année en France. Le taux de survie est estimé à deux ans en moyenne. L’un des enjeux pour les scientifiques est d’améliorer l’espérance de vie des patients. Des chercheurs de l’Université de Notre-Dame, située aux États-Unis, ont fait une découverte prometteuse. Dans NPJ Genomic Medicine, ils expliquent avoir découvert une cellule dont l’étude permet de comprendre la résistance du glioblastome aux traitements. Cette famille de cellules, appelée fibroblastes périvasculaires, a été peu étudiée par la science.  

Glioblastome : le rôle d’une famille de cellules cérébrales dans la résistance au traitement 

"C'était une découverte fortuite, souligne Maksym Zarodniuk, auteur principal de l'étude. Nous avons commencé nos travaux en prenant une direction complètement différente et sommes tombés sur cette population de cellules en utilisant une combinaison d'analyses de séquençage d'ARN en vrac et unicellulaires de tumeurs de patients." Le chercheur et son équipe ont eu recours à différentes techniques de pointe pour leur recherche, dont la bioinformatique et l’intelligence artificielle. Cela leur a permis d’observer l’environnement de la tumeur et notamment les cellules dites d’échafaudage dont le rôle est d’aider à la migration, la prolifération et la différenciation des autres cellules. Ainsi, ils ont remarqué la présence des fibroblastes périvasculaires. "Ces fibroblastes se trouvent généralement dans les vaisseaux sanguins d’un cerveau sain et déposent du collagène pour maintenir l’intégrité structurelle et la fonctionnalité des vaisseaux cérébraux", indiquent les auteurs.

Fibroblastes périvasculaires : comment rendent-ils le glioblastome résistant au traitement ?

Grâce à des données sur le glioblastome, les chercheurs ont pu identifier deux groupes de patients : ceux présentant une proportion plus élevée de fibroblastes périvasculaires et ceux qui en avaient nettement moins. Ils ont découvert que les patients atteints d’un cancer du cerveau présentant davantage de fibroblastes périvasculaires dans leurs tumeurs étaient plus susceptibles de mal répondre aux immunothérapies et d’avoir de faibles résultats en termes de survie. "Les fibroblastes périvasculaires soutiennent la création d’un microenvironnement tumoral immunosuppresseur, permettant au cancer de mieux échapper au système immunitaire", ont remarqué les chercheurs américains. Ils peuvent aussi aider le cancer à résister aux thérapies, dont la chimiothérapie, en favorisant certaines cellules cancéreuses considérées comme une source majeure de rechute tumorale et de métastases.

Glioblastome : de futures recherches pour améliorer l’efficacité de l’immunothérapie 

Selon les auteurs, comme ces cellules sont présentes dans le système vasculaire du cerveau, elles parviennent probablement à s’infiltrer dans la tumeur via le sang. "À l'avenir, nous souhaitons réaliser de nouvelles expériences pour confirmer ce que nous avons découvert dans cette recherche et fournir de bonnes bases pour commencer à réfléchir à la manière d'améliorer la réponse à l'immunothérapie", conclut Maksym Zarodniuk. 

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