Gilles, retraité de 75 ans, a toujours pris soin de son hygiène de vie. "J’ai toujours fait du sport, je ne bois pas, je ne fume pas", raconte-t-il à Pourquoi Docteur. Pendant le confinement, il est contraint d’abandonner le volley, qu’il pratique depuis 60 ans, pour la marche à pied à cause des restrictions sanitaires. Ces sorties d’une heure lui font réaliser qu’il est essoufflé. Prescrite par son médecin traitant, une échographie cardiaque a permis d’identifier une arythmie cardiaque et des fuites mitrales, soit des reflux anormaux du sang liés à une mauvaise fermeture de la valve cardiaque. Il souffre de fibrillation atriale, aussi appelée auriculaire.
Arythmie : qu’est-ce que la fibrillation atriale ?
Près d’un million de personnes en France seraient touchées par ce trouble du rythme cardiaque appelé fibrillation atriale. Il provoque une accélération du cœur, qui bat alors de manière irrégulière. "La fibrillation auriculaire (ou atriale) peut rester asymptomatique ou provoquer des palpitations cardiaques, des douleurs à la poitrine, une fatigue... Cette maladie est diagnostiquée par un électrocardiogramme", prévient l’Assurance Maladie. Certains patients ressentent de l’essoufflement, comme Gilles, mais la pathologie peut aussi se manifester par des malaises. Sans traitement, elle peut entraîner diverses complications au niveau cardiaque et thromboembolique comme une insuffisance cardiaque ou un accident vasculaire-cérébral.
Traitement par choc électrique : "Tout va bien, je peux courir, monter des escaliers"
Dans le cas de Gilles, une consultation chez des spécialistes l’a amené à considérer le choc électrique comme une option pour le traitement. Cela consiste à faire passer de manière brève un courant électrique dans le cœur lorsque celui-ci est trop rapide en raison de certaines tachycardies (comme la fibrillation atriale) afin de rétablir un rythme cardiaque normal. Cette technique permet d’éviter une chirurgie cardiaque complexe. C'est pourquoi le médecin de Gilles lui a proposé.
L’opération réalisée en ambulatoire a été un succès. "Au bout de quelque temps en salle de réveil, on m’a annoncé que cela avait fonctionné et l’électrocardiogramme l’a confirmé", se réjouit le septuagénaire. Peu de temps après, il a revu son médecin qui a réduit son traitement. "Avant l’opération, je devais prendre huit médicaments par jour pour pouvoir vivre normalement", confie Gilles. Il n'en prend désormais que trois. En plus de réduire sa médication, ce traitement lui a permis de réduire son essoufflement.
"Tout va bien, je peux courir, monter des escaliers, glisse-t-il. Je n'ai plus aucun problème. Dans quelques mois, je ferai une nouvelle échographie pour contrôler la valve et les fuites, mais les fuites pourraient être une des conséquences de l’arythmie."
Fibrillation atriale : "j’ai de la chance que cela ait fonctionné"
Si des fuites importantes étaient détectées lors des examens de contrôle, l’opération cardiaque pourrait lui être recommandée. "Mais pour l’instant, la vie est belle, tout va bien, je suis heureux comme tout, dit-il en souriant. J’ai de la chance que cela ait fonctionné."
Néanmoins, il se remémore l’annonce du diagnostic, qui lui est "tombé dessus", alors qu’il se pensait "immunisé" grâce à la pratique du sport et une bonne hygiène de vie.
"Si vous vous sentez essoufflé, il faut consulter, alerte-t-il. Cela peut déclencher plein de choses, comme un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque (…)." En effet, les personnes atteintes de fibrillation auriculaire ont entre trois et cinq fois plus de risques d’être victime d'AVC, par rapport aux autres. "Surtout, n’ignorez pas les symptômes, allez consulter, la seule chose que vous risquez, c’est qu’on vous dise que vous êtes en bonne santé !", insiste Gilles. Maladie silencieuse pour de nombreux patients, la fibrillation atriale est le trouble cardiaque le plus répandu chez l’adulte.