“Une action urgente est nécessaire pour contrôler les cigarettes électroniques afin de protéger les enfants ainsi que les non-fumeurs et minimiser les risques pour la santé de la population”, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué publié ce jeudi 14 décembre. Pour l’instance de santé, le vapotage est un problème de santé publique aussi important que le tabagisme.
La vapoteuse, un moyen de sevrage peu efficace selon l’OMS
La vapoteuse est souvent présentée comme une alternative à la cigarette, qui permet aux fumeurs de sevrer leur addiction. Et c’est d’ailleurs le substitut le plus utilisé en France, selon une enquête réalisée par l’Institut français d’opinion publique (IFOP) cette année. En effet, sur les 600 consommateurs de produits nicotinés interrogés, 80 % utilisent la cigarette électronique, et plus d’un sur deux régulièrement (54 %).
Mais pour l’OMS, la cigarette électronique “ne s’est pas révélée efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer”. L’instance de santé déconseille ainsi que “les pouvoirs publics autorisent la vente de cigarettes électroniques comme produits de consommation visant un objectif de sevrage”.
Les substances générées par les cigarettes électroniques et leurs conséquences sur la santé, dont certaines restent encore méconnues, sont aussi pointées par l’OMS. ”Il a été établi que les substances toxiques qu’elles génèrent peuvent provoquer des cancers et augmenter le risque de problèmes cardiaques et pulmonaires, indique le communiqué. L’utilisation de cigarettes électroniques peut également affecter le développement du cerveau et entraîner des troubles de l’apprentissage chez les jeunes. Chez la femme enceinte, l’exposition à la cigarette électronique peut nuire au développement du fœtus. Les cigarettes électroniques présentent aussi des risques pour les personnes exposées à leurs émissions.”
Vers une interdiction des arômes pour les vapoteuses ?
La nicotine présente dans les liquides de cigarettes électroniques crée une forte dépendance, ce qui est d’autant plus dangereux que la stratégie marketing des vendeurs vise en particulier les jeunes, selon l’OMS.
“Les cigarettes électroniques ciblent les enfants par le biais des médias sociaux et des influenceurs, en proposant au moins 16.000 arômes, indique le Dr Ruediger Krech, Directeur du Département Promotion de la santé à l’OMS, dans le communiqué. Certains de ces produits ont recours à des personnages de dessins animés et affichent un design élégant, qui séduit la jeune génération. On observe une augmentation alarmante de l’utilisation de la cigarette électronique chez les enfants et les jeunes, avec des chiffres supérieurs à ceux des adultes dans de nombreux pays.”
L’instance de santé recommande la mise en place d’une “réglementation stricte” sur les cigarettes électroniques “afin de réduire leur attrait et leur nocivité pour la population, notamment en interdisant tous les arômes, en limitant la concentration et la qualité de la nicotine et en les soumettant à des taxes.”