- Le sepsis provoque environ 57.000 décès dans l'Hexagone par an.
- Un test sanguin est actuellement évalué dans deux hôpitaux londoniens. Il permet de détecter une protéine présente dans les pièges extracellulaires des neutrophiles, éléments qui apparaissent quand le système immunitaire réagit de façon extrêmement face à une infection.
- L'évaluation de l'efficacité du test sanguin déterminant le taux de protéines NETs, et ainsi le risque de sepsis, durera un an.
Le sepsis, auparavant appelé septicémie, est une affection grave qui se caractérise par une réaction extrême du système immunitaire face à une infection et qui provoque la perte de fonction des organes. Selon les estimations, il est responsable de près de 700.000 décès par an en Europe, dont près de 57.000 décès dans l'Hexagone.
La rapidité de la détection et de la prise en charge du trouble mortel est un des éléments clé de la survie du patient. Un nouveau test de dépistage sanguin, actuellement évalué dans les établissements londoniens Guy's Hospital et St Thomas Hospital, pourrait aider à atteindre cet objectif.
Sepsis : l'efficacité du test sanguin non-invasif est évalué
Présenté dans la revue anglaise The Times, le test sanguin évalue les niveaux élevés de fragments d'ADN associés au sepsis dans les échantillons de sang prélevés sur les patients. Plus précisément, il détermine le taux de la protéine présente dans les pièges extracellulaires des neutrophiles (NETs). Il s'agit de structures composées d'ADN, d'histones et de protéines microbicides, libérées par le système immunitaire lorsqu'il passe en mode "overdrive" et provoque un sepsis. Ces analyses ne prennent que 45 minutes. Ce qui permettrait un diagnostic rapide.
L'expérience menée au sein des deux hôpitaux britanniques a débuté le 27 novembre et durera un an. Pendant cette période, les chercheurs vérifieront l'efficacité du test sanguin dans la détection précoce de la septicémie. Si les résultats sont concluants, ce test pourrait être utilisé pour dépister rapidement la maladie chez les patients qui présentent des symptômes aux urgences ou dont l'état se détériore à l'hôpital.
Sepsis : "des vies pourront sans aucun doute être sauvées""
Pour les chercheurs, il est essentiel de trouver un moyen de détecter rapidement les cas de sepsis. Le Dr Andrew Retter, consultant en soins intensifs au sein des deux hôpitaux test et qui dirige l'étude, rappelle dans la presse britannique : "la septicémie est la première cause de décès dans les hôpitaux et la mortalité augmente jusqu'à 8 % pour chaque heure de retard du traitement. Être capable de repérer les patients les plus exposés au risque de sepsis à l’aide d’un simple test sanguin constituerait un changement de paradigme dans le domaine et pourrait sauver des milliers de vies chaque année".
Le Dr Ron Daniels, fondateur et co-directeur général du UK Sepsis Trust, ajoute : "Les retards dans le diagnostic entraînent non seulement des pertes de vies et une augmentation du coût des soins, mais également de mauvais résultats pour les survivants, y compris des invalidités" puis poursuit "tout test pouvant nous aider à identifier les patients présentant un risque accru de sepsis peut garantir que nous identifions et traitons en premier les patients ayant le besoin le plus urgent : si cette recherche démontre que les protéines NETs remplissent leur promesse en tant qu'outil de stratification des risques, alors des vies pourront sans aucun doute être sauvées."