"Les cellules immunitaires constituent une partie importante des voies respiratoires et des poumons arrivés à maturité, remplissant des fonctions d'échange de gaz et de barrière protectrice contre les infections. Mais le rôle des cellules immunitaires dans l'organe en développement est resté jusqu’ici inexploré par rapport au rôle des cellules structurelles ou de tissus de revêtement."
C’est pour mieux comprendre cette influence du système immunitaire sur la croissance des poumons que des chercheurs du Wellcome Sanger Institute, University College London (UCL) et leurs collaborateurs de l'Institut européen de bioinformatique de l'EMBL ont mené une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Immunology.
Quel lien entre les cellules immunitaires et le développement des cellules pulmonaires ?
Ils ont examiné les cellules immunitaires de poumons humains de 5 à 22 semaines de développement, en utilisant des technologies de séquençage unicellulaire et des expériences avec des cultures de cellules pulmonaires. L’objectif, constater si les cellules immunitaires pouvaient affecter le développement des cellules pulmonaires.
Résultat, les chercheurs ont identifié "les principaux régulateurs du développement pulmonaire, y compris la molécule de signalisation IL-1β et IL-13 qui facilite la coordination des cellules souches pulmonaires se différenciant en cellules matures spécialisées", peut-on lire dans un communiqué. Ils ont détecté "une infiltration de cellules immunitaires innées, suivie de cellules immunitaires adaptatives [dont] des lymphocytes B en développement et matures, ce qui indique que l'environnement pulmonaire soutient le développement des cellules immunitaires".
Mieux soigner les maladies pulmonaires infantiles
L’étude révèle que les cellules immunitaires auraient donc un rôle majeur en dehors de l’immunité, dans la croissance du tissu pulmonaire précoce, soit "beaucoup plus tôt dans le développement qu'on ne le pensait auparavant". Elle suggère également que "les troubles immunitaires précoces pourraient se manifester par une maladie pulmonaire pédiatrique".
Cette découverte pourrait, selon les chercheurs, contribuer au développement de nouvelles approches thérapeutiques permettant "de régénérer le tissu pulmonaire endommagé et de restaurer la fonction pulmonaire". Et, à terme, de traiter les maladies pulmonaires infantiles, alors que les pathologies respiratoires représentent près de 20 % de tous les décès chez les enfants de moins de 5 ans à travers le monde.