- Dans l’étude, 40 % des jeunes dévoilent volontairement des informations importantes à leurs parents.
- 53 % des adolescents étaient plus susceptibles de mentir avant l'événement ou l'action que leurs parents ne toléreraient pas.
- Contrairement aux enfants qui mentaient, ceux disant volontairement la vérité présentaient des changements positifs, tels qu’une croissance psychologique et une meilleure compréhension d'eux-mêmes.
À l’adolescence, les enfants cachent des informations à leur mère et à leur père. Certains en viennent même à leur mentir. Mais cela est-il prémédité ? Lorsque ces derniers décident de dire la vérité, le font-ils volontairement ? Ce sont les questions que se sont posés des scientifiques de l’université de Rochester (États-Unis). Pour y répondre, ils ont décidé de réaliser une étude parue dans la revue Journal of Adolescence.
Dans le cadre des travaux, les chercheurs ont recruté 131 adolescents et étudiants. Les participants ont été interrogés sur chacun de ces trois scénarios : un moment où ils ont révélé une partie ou toute la vérité, caché ou menti au sujet d'une activité que leurs parents désapprouvaient ou interdisaient expressément. L’équipe a ensuite codé les récits en fonction de leur caractère volontaire, de leur timing, de leur cohérence et des enseignements tirés. "Le contrôle psychologique parental a été évalué à l'aide d'une enquête en ligne", a-t-elle spécifié.
40 % des ados ont dévoilé des informations importantes de leur propre gré
Selon les résultats, les adolescents dévoilent des informations à leurs parents principalement volontairement (40 %) ou stratégiquement (47 %), soit dans un objectif précis, par exemple en disant la vérité sur une fête à laquelle ils pourraient avoir besoin de se faire accompagner, soit de manière préventive parce qu'ils soupçonnent que leurs parents le sauront de toute façon. Le fait de dire la vérité involontairement est beaucoup moins fréquent (13 %) et peut impliquer qu'un ami vende la mèche, que l’enfant se fasse tatouer et soit finalement vu par sa mère ou son père, ou qu'il subisse des pressions de la part des parents pour qu'il le dise.
Le timing jouerait aussi un rôle crucial. Les jeunes étaient plus susceptibles de mentir (53 %) avant l'événement ou l'action que leurs parents ne toléreraient pas. Cependant, ils disaient plus souvent la vérité après qu'ils se soient déjà livrés à une activité désapprouvée par leurs parents. Dans le détail, 35 % des adolescents ont révélé l'activité douteuse peu de temps après, 8 % ont menti pendant une période prolongée avant de dire la vérité et 23 % ont dit la vérité à une heure non précisée. "Dire la vérité après l'événement est associé aux leçons apprises", ont ajouté les auteurs.
Dire volontairement la vérité est lié à la croissance psychologique
Le fait de dire volontairement la vérité (ou une partie de celle-ci) était lié à la croissance psychologique. En clair, les adolescents signalaient des changements positifs, tels qu’une meilleure compréhension d'eux-mêmes, de leur but, de leur efficacité personnelle ou de leurs liens avec les autres et les parents. À l’inverse, lorsqu’ils racontaient des mensonges, les jeunes tiraient des conclusions plus négatives, comme des opinions, des émotions plus négatives ou une moins bonne image d’eux-mêmes.
"Faites tout ce que vous pouvez pour être réactif et maintenir les voies de communication ouvertes afin que vos enfants vous disent la vérité volontairement, sans pression. (…) La confiance et une bonne communication sont particulièrement importantes, car elles peuvent atténuer les réactions négatives des parents", a conclu Judith Smetana, auteure principale des travaux, dans un communiqué.