"Je ne regrette pas d’avoir choisi l’ablation de ma fibrillation atriale, cela améliore ma qualité de vie au quotidien je ne vis plus dans l’angoisse liée au risque d’AVC !". C’est à 45 ans, après un épisode plus prononcé que Frédéric, 65 ans aujourd’hui, a appris qu’il souffrait d’accès de FA. "J’avais quelques symptômes depuis l’âge de 20 ans mais je vivais avec sans me rendre compte qu’il s’agissait d’une vraie maladie", se souvient-il.
Placé sous anti-coagulants, Frédéric note une très nette amélioration de son état… au point de décider d’arrêter son traitement. Et puis après de nouvelles crises observées lors de visites médicales de routine, il finit par en reparler à son médecin. "Il m’a dit que même si on supportait bien les accès de FA, cela pouvait avoir des effets néfastes pour le cœur et surtout amener à une prise en charge plus lourde avec des anticoagulants et des bêta-bloquants, et plus impactant en termes de confort d’existence".
Comment la fibrillation atriale augmente le risque d'AVC
"A ce moment-là, j’ai modifié mon approche, reconnait Frédéric, je continuais à avoir des sensations de cœur qui s’emballe, des malaises, qui m’ont incité à prendre les choses plus sérieusement". A cœur de ses inquiétudes, le risque d’événements plus graves comme un AVC puisque la fibrillation atriale, en perturbant le rythme cardiaque, empêche le cœur de bien expulser le sang remontant des veines ce qui fait naître le risque de formation de caillots pouvant migrer dans le système circulatoire. "Là, on rentre dans un territoire dangereux …", avoue-t-il.
"Après l'ablation d'une FA on rentre chez soi dès le lendemain"
Après une consultation en cardiologie à la Pitié-Salpêtrière, et pour éviter que la maladie s’aggrave avec l’âge, il décide de traiter sa FA par ablation par cryothérapie. "C’est quelque chose d’assez léger, on arrive le matin en salle d’opération, avec une musique de fond qui est plutôt agréable, et après l’intervention on rentre chez soi dès le lendemain", raconte Frédéric. Seul bémol sur l’impact de cette intervention qui consiste à remonter jusqu’au cœur à partir de l’aine pour geler et désactiver les cellules du muscle cardiaque autour de l’arrivée des veines pulmonaires, "la gêne provoquée par le pansement à l’aine et aussi, et on ne m’avait pas prévenu, une accélération du rythme cardiaque durant le mois suivant l’ablation avant qu’il redevienne normal".
La fibrillation atriale, une maladie probablement sous-diagnostiquée
La leçon qu’il retient de son choix de traiter ainsi sa FA ? "Cette maladie, c’est quelque chose qui se supporte bien mais qui fatigue… et la perspective d’être victime d’un AVC à 50 ans, ce n’est pas génial ! Donc il ne faut pas se précipiter mais il faut anticiper", estime Frédéric qui conseille de ne jamais hésiter à évoquer des symptômes annonciateurs de la fibrillation atriale avec son médecin... ou avec ses amis : "Entre copains, on ne parle pas trop de sa santé, on veut montrer que malgré l’âge qui avance on reste solide comme un roc, mais dès que l’on se confie un peu, on se rend compte que cette maladie concerne pas mal de gens et qu'elle doit être prise au sérieux". Effectivement, la fibrillation atriale toucherait plus d’un million de personnes en France et reste une maladie probablement sous-diagnostiquée.