Il est urgent de prendre des mesures pour atténuer l’impact à long terme des événements traumatisants vécus, avant l'âge de 18 ans, sur la santé des adultes. C’est le récent message passé par une équipe internationale de chercheurs. Dans une étude, publiée dans la revue European Journal of Psychotraumatology, ils ont révélé que les enfants maltraités, en particulier ceux soumis à des violences physiques, courent un risque accru de souffrir de douleurs chroniques et d'invalidité à l'âge adulte.
Douleur chronique, invalidité : plus de risques en cas d’exposition à la violence physique
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé 85 recherches incluant 826.452 adultes. Ces dernières évaluaient les associations entre les expériences traumatisantes pendant l’enfance (abus sexuels, physiques, émotionnels ou négligence) seules ou combinées à d'autres types d’événements indirects (être témoin de violence domestique, maladie mentale au sein du foyer) et la douleur chronique et l’invalidité liée à la douleur (soit lorsque les activités quotidiennes sont limitées par la douleur chronique).
Selon les résultats, les personnes exposées à une expérience traumatisante dite "directe" durant leur enfance, qu'il s'agisse de violence physique, sexuelle ou émotionnelle, ou de négligence, étaient 45 % plus susceptibles de signaler une douleur chronique à l'âge adulte que celles non exposées. Les auteurs ont constaté que la violence physique pendant l'enfance était associée à une probabilité plus élevée de signaler à la fois une douleur chronique et une invalidité liée à la douleur.
"Plus d'un milliard d'enfants sont exposés chaque année à des événements traumatisants"
"Ces données sont extrêmement préoccupantes, d'autant plus que plus d'un milliard d'enfants, soit la moitié de la population infantile mondiale, sont exposés chaque année à des événements traumatisants. Il existe un besoin urgent de développer des interventions ciblées et des systèmes de soutien pour briser le cycle de l'adversité et améliorer les résultats de santé à long terme des personnes qui ont été exposées à de la maltraitance durant l’enfance", a déclaré le Dr André Bussières, auteur principal des travaux, dans un communiqué.
Face à ces résultats, l’équipe propose que les recherches futures se penchent sur les mécanismes biologiques par lesquels les traumatismes de l’enfance affectent la santé tout au long de la vie, dans le but d’approfondir la compréhension et de développer des moyens d’atténuer leur impact.