Palpitations, essoufflement, malaises, fatigue, autant de symptômes qui caractérisent la fibrillation atriale. Mais que sait-on précisément de cette maladie qui toucherait plus d’un million de personnes en France ? "C’est le trouble du rythme cardiaque que l’on rencontre le plus fréquemment en pratique clinique et les études de projection qui existent sur cette pathologie annoncent une évolution de sa prévalence qui va en faire un vrai problème de santé publique", explique le Pr Nicolas Lellouche du service de rythmologie de l’hôpital Henri Mondor.
En cas de FA, les contractions de l'oreillette deviennent chaotiques
Que se passe-t-il lorsque l’on est atteint de fibrillation atriale ? L’activité électrique des oreillettes qui sont la partie du cœur qui récupère le sang remonté par les veines et qui se vidangent vers les ventricules qui renvoient le sang dans le système circulatoire est, en cas de FA, désorganisée. Résultat, les contractions de l’oreillette deviennent chaotiques. "La conséquence de ce dysfonctionnement est que le rythme cardiaque devient plus rapide, jusqu’à 100 ou même 200 battements par minute, ce qui entraîne un risque d’insuffisance cardiaque, mais surtout, en l’absence d’une bonne vidange de l’oreillette, il y a la menace d’une formation de caillot sanguin pouvant entraîner une embolie systémique et un AVC", souligne Nicolas Lellouche.
La FA, une maladie qui peut être déclenchée par une alcoolisation aigüe
"En fait, la FA est une maladie électrique qui naît autour des veines pulmonaires à leur jonction avec l’oreillette gauche. Ce sont ces zones fragiles du cœur que l’on peut exposer à la chaleur ou au contraire à un froid intense, ce que l’on appelle l’ablation, pour traiter la maladie", conclut le rythmologue.
Et que sait-on de l’origine de cette maladie ? "Il s’agit d’une maladie rythmique qui peut être liée à un dérèglement cardiovasculaire global, à l’hypertension artérielle, au diabète, à l’obésité ou à l’apnée du sommeil", précise le Pr Lellouche. Mais d’autres causes existent par ailleurs : une alcoolisation aigüe, comme on en constate parfois chez les jeunes, ce que certains appellent le "syndrome du samedi soir", une hyperthyroïdie, ou des cardiopathies valvulaires. "Mais parfois, il n’y a aucune cause identifiée, on parle alors de FA « isolée » et cela représente tout de même 10 % des cas", note Nicolas Lellouche.
"Prendre le patient atteint de FA dans sa globalité avec l'ensemble de ses facteurs de risque"
En résumé, on peut donc dire de la fibrillation atriale que c’est une maladie fréquente, qu’il faut lorsqu’elle est diagnostiquée, en rechercher les causes et éventuellement les traiter "et dans tous les cas prendre le patient dans sa globalité, avec l’ensemble des facteurs de risque qu’il peut présenter pour bien la traiter", insiste le Pr Nicolas Lellouche.