"Dysfonction cricopharyngée rétrograde" ou "syndrome sans rot". C’est une maladie décrite pour la première fois en 1987. Elle désigne l'incapacité du muscle cricopharyngé à se détendre pour permettre le passage des gaz vers l'extérieur. En clair, cette pathologie empêche les personnes touchées de roter. "Il existe peu de recherches sur les caractéristiques fondamentales de cette pathologie, y compris sur son impact sur la vie d'un patient", ont indiqué des chercheurs du Texas Tech University Health Sciences Center (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude parue dans la revue Neurogastroenterology & Motility.
Ballonnements, flatulences, difficultés à vomir : les symptômes provoqués par le syndrome sans rot
Pour les besoins de leurs travaux, les scientifiques ont recueilli les informations d’une enquête menée sur 26.000 adultes. Les personnes âgées de 18 à 89 ans présentant des symptômes de dysfonction cricopharyngée rétrograde ont été invitées à participer pour faire part de leurs symptômes et de l’impact sur leur qualité de vie. Parmi les 199 volontaires interrogées, l'âge moyen était de 30 ans.
Selon les résultats, 99 % des participants ont déclaré ne pas pouvoir roter. Les auteurs ont constaté que 98 % des patients souffrant du syndrome sans rot ont signalé des ballonnements abdominaux, 93 % des gargouillis socialement gênants, 89 % des flatulences excessives et 55 % des difficultés à vomir. Les adultes ont également fait état de gêne, d'anxiété ou de dépression, d'effets négatifs sur les relations sociales et des arrêts de travail dus au syndrome de dysfonction cricopharyngée rétrograde.
Une prise en charge insuffisante en raison de la méconnaissance de la maladie par le corps médical
Seule la moitié d'entre eux ont discuté de leurs symptômes avec leur médecin et 90 % ont estimé ne pas avoir reçu d'aide adéquate. "La dysfonction cricopharyngée rétrograde ne se limite pas au défi physique que représente l'incapacité à roter. Elle a également un impact significatif sur la vie quotidienne, les relations et le bien-être mental des gens", Jason N. Chen, auteur principal des recherches, dans un communiqué.
Dans leur étude, les scientifiques ont signalé que le syndrome sans rot était peu connu par les médecins, "Ce qui fait que les patients ne sont pas bien pris en charge. Les futurs efforts devraient se concentrer sur la sensibilisation au syndrome de dysfonction cricopharyngée rétrograde, ce qui peut aider à augmenter les taux de diagnostic et de traitement, améliorant ainsi la qualité de vie", a conclu Jason N. Chen.