Les effets du cancer sont nombreux et certains n'ont pas encore été découverts. Dans les années 1920, des chercheurs ont remarqué que les personnes souffrant de cancer avaient une urine odorante, ils ont découvert leur taux de glycémie élevé en était la cause. Quel est le lien entre cancer et glycémie ? Des scientifiques danois ont répondu à cette question dans une étude publiée dans Acta Oncologia.
Résistance à l’insuline chez les personnes atteintes de cancer : des signes difficiles à détecter
De nombreuses études ont été réalisées sur les liens entre cancer et insuline. Pour leurs travaux, les chercheurs de la faculté de la santé et des sciences médicales de Copenhague ont rassemblé les données de 15 études sur ce sujet. "Chez les patients atteints de cancer, les cellules ne répondent pas bien à l’insuline, indique Lykke Sylow, l’une des principales autrices de cette recherche. Si vous souffrez de résistance à l'insuline, votre corps doit produire plus d'insuline que d'habitude pour pouvoir réguler la glycémie." Ce phénomène se produit également chez les personnes atteintes de diabète de type 2, mais il est moins aisé à détecter chez les patients atteints de cancer car les symptômes sont communs à ceux de la maladie : fatigue, soif...
L’insuline facilite la progression du cancer
La recherche a permis de démontrer que l’insuline pouvait contribuer à la progression de la maladie. "Nous savons, grâce à des études cellulaires, des études animales et certaines études humaines, que l'insuline est une hormone de croissance et qu'elle a le même effet sur les cellules cancéreuses, précise Joan Màrmol, co-auteur de l’étude. C'est-à-dire qu'un taux élevé d'insuline peut accélérer la croissance des cellules cancéreuses." De plus, la résistance à l’insuline dérègle le stockage des protéines dans les muscles, ce qui peut avoir pour conséquence une perte de masse musculaire et de force, très invalidante chez les personnes atteintes de cancer.
Cancer : il faut traiter la résistance à l’insuline
Les auteurs de l'étude estiment que les oncologues doivent s’intéresser au taux de glycémie de leurs patients, même en l'absence de symptômes caractéristiques. "S'ils découvrent que le patient souffre de résistance à l'insuline, ils doivent commencer à la traiter, recommandent-ils. Nous sommes en mesure de soigner la résistance à l'insuline parce que nous avons une connaissance approfondie de la maladie, nous sommes juste plus habitués à l'associer au diabète de type 2."
Les scientifiques souhaitent poursuivre leurs recherches pour mieux évaluer les patients à risque. "La prochaine étape consiste à essayer de déterminer qui développe une résistance à l’insuline, conclut Lykke Sylow. Quels patients atteints de cancer sont à risque ? Ont-ils un type particulier de cancer ou des facteurs de risque spécifiques ? Ou est-ce lié au traitement ?" Des travaux approfondis permettront d'apporter des réponses.
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