Non traité, le "mauvais cholestérol", qui concerne près d’un Français sur cinq, peut faire le lit de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux, deuxième cause de décès dans le pays après le cancer.
Si des médicaments existent contre l’excès de cholestérol LDL, comme les statines, prescrites à des millions de patients, un nouveau vaccin, développé par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique (Etats-Unis), pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques. Leurs travaux ont été publiés dans la revue npj Vaccines.
Un traitement qui cible la protéine régulant le cholestérol LDL
Concrètement, il s’agit d'un nouveau traitement qui cible spécifiquement la protéine PCSK9, une enzyme fabriquée dans le foie qui circule dans le sang et participe à la régulation du métabolisme du cholestérol LDL. "Plus notre corps produit de PCSK9, plus notre taux de cholestérol LDL sera élevé", peut-on lire dans un communiqué. Il existe déjà des injections bimensuelles permettant de bloquer cette protéine à 60 %, mais elles sont souvent très coûteuses et nécessitent l’autorisation préalable d’un médecin de premier recours ou d’un cardiologue.
En utilisant une technologie de plateforme vaccinale, les chercheurs ont créé un nouveau vaccin "basé sur une particule virale non infectieuse", explique le professeur Bryce Chackerian, auteur principal de la recherche. "C'est juste la coquille d'un virus, et il s'avère que nous pouvons utiliser cette coquille de virus pour développer des vaccins contre toutes sortes de choses différentes."
Un vaccin contre le mauvais cholestérol dans les dix ans ?
Grâce au traitement expérimental, "le système immunitaire produit une très forte réponse en anticorps contre cette protéine", poursuit le chercheur. Au cours des dix dernières années, le vaccin a été testé sur des souris et des singes avec des résultats prometteurs. "Chez les animaux que nous avons vaccinés, nous avons constaté une forte réduction du taux de cholestérol – jusqu’à 30 %. Réduction qui va être corrélée à une diminution du risque de taux de maladie cardiaque."
Prochaine étape : les essais cliniques sur l’Homme. Le Pr Chackerian espère aboutir à un vaccin sûr et prêt à l’emploi "dans les dix prochaines années".