- Hospitalisée après avoir contracté la bronchiolite, Louella Sheridan, un bébé âgé de deux mois, est décédée en raison d’une prise en charge négligée par les équipes médicales.
- Les appareils de surveillance reliés à l’enfant avaient notamment été mis en sourdine puis désactivés avant son décès.
- Après un an d’enquête, le tribunal correctionnel de Bolton (Royaume-Uni) a conclu que la petite fille était décédée de causes naturelles, favorisées par la "négligence".
En avril 2022, Louella Sheridan, une petite fille britannique de deux mois, est décédée à l’hôpital à la suite d’une négligence de la part du personnel médical. Selon les informations relatées par le Sun, la jeune enfant souffrait, dès la naissance, d’un problème cardiaque, et avait été opérée à l’hôpital pour enfants Alder Hey.
Décès de Louella Sheridan : une prise en charge négligée
Après sa sortie de l’établissement, Louella Sheridan a reçu des soins à domicile effectués par une infirmière. Néanmoins, l’enfant a présenté des signes de lutte respiratoire, et a été prise en charge par une unité spécialisée de l'hôpital royal de Bolton (Royaume-Uni). L’équipe médicale a alors constaté qu’elle avait contracté la bronchiolite, une infection respiratoire d'origine virale, qui peut provoquer des difficultés respiratoires chez les jeunes enfants. Au cours de son séjour, la petite fille a aussi été traitée avec des antibiotiques pour une septicémie.
Le matin du 24 avril, Louella Sheridan présentait une température élevée ainsi qu’un rythme cardiaque rapide. Malgré la dégradation de son état de santé, aucun personnel médical ne l’a examinée. À 9h, Casey Quigley, la mère de l’enfant, a constaté que sa fille était "molle et sans réaction". Des médecins ont tenté de réanimer Louella Sheridan, mais sans succès.
Au cours de l’enquête, le tribunal correctionnel de Bolton a découvert que les alarmes reliées aux appareils de surveillance, alertant le personnel sur la saturation en oxygène, la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque et la pression artérielle, ont été mises en sourdine, puis éteintes avant le décès de Louella Sheridan. D’après Casey Quigley, une infirmière lui aurait dit qu’elle devait en avoir "assez d’entendre le bip" émanant de la machine reliée à l’enfant.
"Aucun patient ne devrait voir son équipement de surveillance désactivé, surtout pas un bébé vulnérable"
"Il est raisonnable de conclure que si les alarmes n'avaient pas été désactivées sur le moniteur, elles auraient alerté le personnel de la dégradation de l'état de l'enfant, et les médecins auraient travaillé sur elle pendant un certain temps et sa vie aurait été prolongée, même si ce n'était que sur une très courte période", a indiqué John Pollard, coroner, un officier de justice, qui enquête sur les circonstances d'un décès suspect, chargé de l’enquête. Selon ses conclusions, Louella Sheridan est décédée de causes naturelles, favorisées par la "négligence".
Rachael Heyes, l’avocate de la famille, a notamment rappelé "qu’aucun patient ne devrait voir son équipement de surveillance désactivé, et surtout pas un bébé vulnérable". Cette dernière, spécialisée dans la négligence médicale, a également félicité la conclusion de l'enquête."Cela permet à Casey et Granville de tourner la page et, même s'ils ne se remettront jamais complètement de cette tragédie, il s'agit d'une étape importante pour eux", a-t-elle noté.
Après l’annonce des conclusions, l’hôpital royal de Bolton a aussi réagi en reconnaissant les faits. "Je tiens à présenter mes sincères condoléances à Casey, Granville [ndlr le père de l'enfant] et à toute la famille de Louella, qui continuent de se remettre de cette perte tragique (…) Nous acceptons pleinement le résultat de l'enquête et sommes incroyablement désolés qu'à cette occasion, nos systèmes et processus qui auraient dû prendre soin de Louella n'aient pas été à la hauteur", a déclaré Tyrone Roberts, infirmier en chef dans l’établissement.