Si vous avez des troubles du sommeil, ils peuvent être liés à la personne qui dort à vos côtés, selon une étude de l'université du Michigan. Toutefois, cela ne semble pas être le seul effet d'une couche partagée. Les chercheurs ont profité de leurs travaux, publiés dans Current Biology le 22 décembre, pour faire le point.
Dormir à deux perturbe le sommeil
Pour évaluer les effets du "cododo" sur le sommeil, l'auteure principale Ada Eban-Rothschild et son équipe ont utilisé des appareils sans fil et des enregistrements vidéo pour surveiller simultanément plusieurs souris au sein d’un groupe pendant 24 heures. Elles ont ainsi fait un constat : se blottir l'un contre l'autre la nuit à un coût. Les rongeurs qui dormaient ensemble, perturbent souvent le sommeil de chacun. Si l'un des animaux avait une insomnie, les autres finissaient par avoir le même trouble.
Autre observation des scientifiques : malgré des nuits plus perturbées, les souris étaient prêtes à renoncer à leur lieu de sommeil préféré pour dormir avec les autres et avoir des contacts nocturnes. Cela suggère qu'il existe un besoin de contact social pendant la nuit, et cela, même s'il y a des inconvénients et des répercussions sur le sommeil.
Couple : partager un lit conduit à une synchronisation du sommeil
Face à ce constat, l'équipe a cherché à comprendre pourquoi. Si elle n'a pas encore de réponse claire, elle a observé une synchronisation de plusieurs caractéristiques neurophysiologiques chez les individus qui dorment ensemble comme le moment de l'endormissement et du réveil ou encore l'intensité du sommeil.
Les auteurs précisent dans leur communiqué : "le moment des épisodes de sommeil à mouvements oculaires rapides, ou sommeil paradoxal, était synchronisé parmi les frères, mais pas les sœurs qui dorment ensemble ou chez les souris inconnues. Cela suggère que l’état interne d’un individu, comme le sentiment de sécurité, contrôle le degré de synchronisation".
"Nos résultats suggèrent en outre que l'état interne d'un animal joue un rôle crucial dans la coordination des épisodes de sommeil à mouvements oculaires rapides et de l'activité neurophysiologique oscillatoire. Ils élargissent la compréhension actuelle de la mesure dans laquelle les facteurs sociaux peuvent moduler le sommeil", concluent-ils ensuite dans leur article.