- Une récente étude réalisée sur un million de personnes en proie à une consommation problématique d’alcool (CPA) montre qu’elles ont une "architecture génétique largement partagée", avec davantage de similitudes que de différences.
- L’identification de ces particularités génétiques pourrait être utilisée pour établir des "scores de risque" afin d’estimer le risque génétique d’une personne de tomber dans une consommation problématique d’alcool.
- La consommation d'alcool contribue de façon directe ou indirecte à 11 % des décès masculins et à 4 % des décès féminins en France. Quelque 41.000 décès sont attribuables à l’alcool chaque année en France.
"Une architecture génétique commune." C’est ce qu’ont découvert des chercheurs à propos des personnes qui auraient une "consommation problématique d’alcool" (CPA), c’est-à-dire une consommation habituelle qui a des conséquences néfastes sur la santé physique ou mentale. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Medecine.
Les problèmes d’alcool, une base génétique "largement partagée" ?
Pour arriver à la conclusion qu’il existerait une base génétique commune aux problèmes d’alcool, les chercheurs ont étudié le génome de plus d’un million de personnes souffrant de CPA, notamment grâce aux données fournies par le Département américain des Anciens combattants. Ils ont inclus dans l’étude autant de groupes ancestraux génétiques que possible, y compris des personnes d'ascendance européenne, africaine, latino-américaine, d'Asie de l'Est et d'Asie du Sud.
L’étude a montré que "l’architecture génétique de la CPA" est largement partagée, et qu’il existe davantage de similitudes que de différences. "En tirant parti des informations multi-ascendances, nous avons identifié 110 régions génétiques et avons amélioré la cartographie fine des variantes potentielles de causalité dans chaque région", explique le professeur Hang Zhou, auteur principal de la recherche, dans un communiqué.
Estimer le risque génétique d’une consommation d’alcool problématique
"Notre recherche axée sur la compréhension du mécanisme moléculaire sous-jacent à la CPA et l'identification des cibles génétiques est extrêmement importante pour les traitements futurs et pourrait aider à atténuer les conséquences d'une consommation excessive d'alcool", poursuit-il.
D’après les chercheurs, l’identification de ces particularités génétiques pourrait être utilisée pour établir à l’avenir des "scores de risque polygénique" – correspondant au nombre total de variants qui augmentent le risque d’une personne de développer telle ou telle pathologie – afin d’estimer le risque génétique d’un individu vis-à-vis d’une consommation problématique d’alcool.