D’après le dernier bulletin des Infections respiratoires aiguës, publié le 27 décembre, le niveau de circulation de la Covid-19 reste élevé. Ainsi, les gestes barrières sont toujours d’actualité pour éviter une contamination à ce virus ou à ceux des maladies hivernales. Mais quels sont les plus efficaces ? La distanciation sociale pourrait être le plus important de tous car, selon une étude parue dans la revue Nature, la durée d’exposition au virus serait le principal facteur d’une contamination à la Covid-19.
Covid-19 : la durée d’exposition comme principal facteur de contamination
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs du Pandemic Sciences Institute (PSI), de l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, ont analysé les données de sept millions d’utilisateurs de l’application NHS Covid-19, entre avril 2021 et février 2022. Les utilisateurs devaient renseigner leurs contacts, notamment la proximité et la durée. En tout, 23 millions d’heures d’exposition au virus et 240.000 tests positifs y étaient enregistrés. Résultats : plus la durée d’exposition avec une personne positive à la Covid-19 augmentait, plus le risque de contamination était élevé.
“Cette étude montre que la durée d'exposition à une personne infectée par la Covid-19 est le principal facteur permettant d’indiquer si vous serez ou non infecté, indique Dr Luca Ferretti, chercheur au PSI, auteur de l’étude, dans un communiqué. De nombreuses infections résultent d’expositions prolongées. Le risque d’infection ne cesse d’augmenter à chaque heure passée à proximité [d’une personne positive à la Covid-19]. L’infection n’est pas inévitable après une courte exposition, mais le risque augmente au fil des heures.”
Peu d’infections à la Covid-19 avec des contacts courts
Ainsi, les scientifiques ont découvert que 40 % des personnes infectées par la Covid-19 l’ont été à partir d’un contact familial, alors que ceux-ci ne représentaient que 6 % des contacts enregistrés dans l’application. La proximité joue donc un rôle important, mais, c’est surtout la durée d’exposition qui compte. En effet, les contacts courts, soit moins de 30 minutes, représentent la moitié des contacts signalés dans l’application, mais ne sont responsables que de très peu de transmissions.
"Ces résultats montrent à quel point [ces] données pourraient être utilisées lors d’une future épidémie pour éclairer les précautions de distanciation sociale, indique le professeur Christophe Fraser, professeur d’épidémiologie des maladies infectieuses sur le site du PSI et auteur de l’étude. Dans le cas de la Covid-19, cela aurait pu conduire à mettre davantage l’accent sur la durée du contact comme risque de transmission."
Mais le communiqué note plusieurs limites à cette étude. La première est que les personnes qui ont renseigné leurs données dans l’application ne sont peut-être pas représentatives du comportement du reste de la population. De plus, il est possible qu’en cas de test positif, les utilisateurs aient moins bien rempli leurs données. Enfin, l’aspect auto-déclaratif comporte aussi des limites quant à l’exactitude des données.