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Traitement

Fausse couche : la prise de benzodiazépines pendant la grossesse augmente le risque

Par Chloé Savellon

Les femmes enceintes consommant ces benzodiazépines seraient plus susceptibles de subir un arrêt spontané de leur grossesse.

laurence soulez/iStock
Les benzodiazépines sont utilisées pour soulager l’anxiété, le stress ou les insomnies.
La consommation de ces médicaments durant la grossesse est associée à un risque élevé de fausse couche.
Ce risque variait en fonction du type spécifique de traitement.

Appelées "calmants" ou "tranquilisants", les benzodiazépines, qui regroupent une vingtaine de médicaments, sont généralement prescrites pour réduire l’anxiété, le stress ou les insomnies. Mais, comme tous les traitements, elles peuvent provoquer des effets secondaires plus ou moins importants selon la dose prescrite et la sensibilité individuelle. Parmi eux, on retrouve la somnolence, la confusion, le manque de concentration, les pertes de mémoire, les étourdissements, l’irritabilité, les maux de tête, les troubles du rythme cardiaque… "Contrairement à d’autres médicaments, ces effets secondaires ne s’estompent pas après quelques semaines de prise de traitement", a signalé le ministère de la Santé

Benzodiazépines : "des potentiels effets nocifs sur les nouveau-nés"

"L’utilisation de benzodiazépines pendant la grossesse a suscité de vives inquiétudes en raison des potentiels effets nocifs de ces traitements sur les nouveau-nés. Cependant, les recherches sur le lien entre la consommation de benzodiazépines et le risque de fausse couche sont limitées", ont indiqué les chercheurs de l’université nationale de Taïwan. C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude parue dans la revue JAMA Psychiatry, le 27 décembre 2023.

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont utilisé les bases de données sanitaires du pays, en se concentrant sur les grossesses ayant entraîné une fausse couche entre 2004 et 2018. L’équipe a aussi pris en compte les facteurs susceptibles d’augmenter le risque de fausse couche, tels que les caractéristiques démographiques et les comorbidités antérieurs. Les expositions aux benzodiazépines pendant la "période à risque" (1 à 28 jours avant la fausse couche) et deux "périodes de référence" (31 à 58 jours et 181 à 208 jours avant les dernières règles) ont été comparées pour chaque grossesse.

Grossesse : un risque accru de fausse couche en cas d’utilisation de benzodiazépines  

Sur plus de trois millions de grossesses, 4,4 % se sont terminées par une fausse couche. D’après les résultats, la prise de benzodiazépines chez les femmes enceintes était associée à un risque accru d'un arrêt spontané de la grossesse. Ce risque variait en fonction du type spécifique de benzodiazépine, mais il était toujours plus élevé que chez les patientes qui n’utilisaient pas ces médicaments. "Ces travaux soulignent la nécessité pour les professionnels de la santé d'évaluer méticuleusement le rapport risque-bénéfice lorsqu'ils envisagent de prescrire des benzodiazépines pour traiter des troubles psychiatriques et du sommeil pendant la grossesse", ont conclu les auteurs.