Repérer les changements cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer chez les personnes âgées n’est pas chose facile aux premiers stades de la pathologie. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Annales of Neurology, met en évidence le potentiel des tests d’apprentissage sur smartphones pour détecter précocement les failles de mémoire et ainsi mieux lutter contre le déclin cognitif.
Déclin cognitif : des tests quotidiens pour repérer les signes
Pour arriver à ce constat, les chercheurs du Mass General Brigham, un célèbre centre hospitalier des Etats-Unis, se sont appuyés sur les données d’une cohorte de 164 personnes âgées de 60 à 91 ans et sans altération cognitive. Parmi elles, 36 avaient des niveaux élevés de plaques d’amyloïde, qui se forment notamment en cas de maladies neurodégénératives. Les participants ont été amenés à passer différents tests cognitifs, douze minutes par jour pendant une semaine, sur leur propre téléphone. L’objectif était de déterminer "si l'évaluation de l'apprentissage sur plusieurs jours peut révéler des altérations de la mémoire liés à la maladie d'Alzheimer", peut-on lire dans un communiqué.
Le "test des signes et des chiffres" consistait à mémoriser six panneaux de signalisation associés à des chiffres, puis à identifier des paires signe-chiffre. Avec le "test des courses", les volontaires devaient se rappeler d’un prix associé à la photo d’un article de supermarché. Dans un troisième test, ils devaient se souvenir d’une série de paires visage-nom, puis choisir le bon nom dans le cadre d’un choix multiple. Les participants ont également passé des examens cognitifs plus standards, sous la forme de questionnaires.
"Un aperçu du type de mémoire qui décline aux premiers stades de l’Alzheimer"
Résultat, les exercices ont bel et bien permis de détecter des changements cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer chez les seniors autrement en bonne santé. Ils ont ainsi révélé qu'une "courbe d'apprentissage descendante était associée à la présence d'amyloïde" et, en outre, que "ceux dont la courbe d’apprentissage était en berne présentaient un plus grand risque de déclin cognitif sur une période d'un an".
"Cela nous donne un aperçu du type de mémoire qui décline aux premiers stades de la maladie", explique la chercheuse Kathryn Papp, qui a dirigé l'étude. Ce qui pourrait avoir un intérêt direct pour améliorer la façon dont nous mesurons les effets du traitement dans les essais cliniques et pour mieux surveiller le risque de déclin cognitif dans une grande population vieillissante."