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Mycoplasma pneumoniae : quelle prise en charge pour ces infections respiratoires en augmentation ?

Par Mathilde Debry

La HAS vient de publier de nouvelles recommandations concernant la prise en charge des infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae.

nensuria / istock.
Depuis la fin de l'été, le nombre d'infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae augmente en France, avec une émergence de pneumonies liées à cette bactérie.
Pour accompagner les professionnels de santé dans leur prise en charge en ambulatoire, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations.
Fièvre légère, toux, céphalée, malaise... les symptômes d'une pneumonie à M. pneumoniae sont comparables aux symptômes d'autres maladies hivernales.

Depuis la fin de l'été, le nombre d'infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae augmente en France, avec une émergence de pneumonies liées à cette bactérie. Pour accompagner les professionnels de santé dans leur prise en charge en ambulatoire, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations.

"Saisie par le ministère de la Santé et de la Prévention, la HAS publie des réponses rapides afin d'accompagner les professionnels dans le diagnostic et la prise en charge des patients en ambulatoire", explique d’abord l’institution dans un communiqué. "Particulièrement pratiques, ces réponses rapides détaillent entre autres les traitements envisageables et la posologie adaptée aux enfants comme aux adultes", ajoute-t-elle.

Prise en charge et Mycoplasma pneumoniae : effectuer une radiographie du thorax

En premier lieu, la HAS recommande d'effectuer une radiographie du thorax pour étayer le diagnostic et rechercher d'éventuelles complications. Elle précise aussi qu'un retard radiologique de 72 heures est possible par rapport au début des symptômes.

La HAS rappelle par ailleurs qu'une antibiothérapie est indiquée en cas de suspicion de pneumonie à M. pneumoniae, et ce, sans attendre la radiographie thoracique.

"Les macrolides, notamment l'azithromycine ou la clarithromycine, sont indiqués en première intention, avec peu de souches résistantes actuellement en France", poursuivent les experts en santé publique. "L'antibiothérapie doit être efficace dans les 48 à 72h. Si tel n'est pas le cas, l'état du patient doit être réévalué", soulignent-ils. "Les indications d'hospitalisation sont les mêmes que celles pour toute pneumonie aiguë communautaire", précisent-ils.

Pneumonie à Mycoplasma pneumoniae : "une évolution est favorable dans la majorité des cas"

Si des complications (asthme, pneumonies sévères) peuvent survenir, la HAS rappelle que l'évolution des infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae est favorable dans la majorité des cas, la toux pouvant simplement perdurer 3 à 4 semaines. "Ces recommandations, élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de leur publication, sont susceptibles d'évoluer en fonction de nouvelles données", complète l’agence de santé.

Pour finir, la HAS réaffirme la nécessité de respecter les gestes barrières et plus particulièrement le port du masque chirurgical pour les patients et les professionnels de santé en période épidémique d'infections respiratoires.

Quels sont les symptômes de l'infection respiratoire Mycoplasma pneumoniae ? 

Fièvre légère, toux, céphalée, malaise… les symptômes d'une pneumonie à Mycoplasma pneumoniae sont comparables aux symptômes d'autres maladies hivernales comme la grippe. En revanche, elle s'accompagne parfois de signes extra-respiratoires, notamment dermatologiques ou neurologiques.

L'augmentation inhabituelle des cas observée depuis plusieurs semaines pourrait relever de la conjonction entre un cycle épidémique et la levée des mesures de contrôle après la pandémie de Covid-19. Transmise principalement par gouttelettes, la bactérie peut contaminer les personnes de toutes les tranches d'âge, même si elle touche plus souvent les enfants et les adultes de moins de 40 ans. Responsable d'angines, de rhino-pharyngites ou encore de bronchites, Mycoplasma pneumoniae est, après le pneumocoque, la bactérie la plus fréquemment impliquée dans les pneumonies aiguës communautaires (c'est-à-dire acquises ailleurs qu'à l'hôpital). Selon Santé Publique France, elle est même responsable de 30 à 50 % des pneumonies chez les enfants.