Le fait de se lever plus tard le week-end et plus tôt la semaine a été associé à de moins bonnes performances cognitives chez les enfants souffrant de TDAH.
L'étude à l’origine de cette démonstration a été publiée dans le Journal of Attention Disorders.
Le trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) et les troubles du sommeil
Le trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui débute généralement dans l'enfance, mais peut se poursuivre à l'adolescence et à l'âge adulte. Les symptômes les plus courants qui se manifestent chez les personnes touchées sont la difficulté à rester concentré sur une tâche donnée, des oublis, de l'impulsivité, de l'agitation et une difficulté à organiser et à mener à bien des missions. Le TDAH peut donc avoir un impact significatif sur divers aspects de la vie, notamment les résultats scolaires, le travail et les relations sociales.
Les troubles du sommeil sont très fréquents chez les enfants atteints de TDAH. Les études sur le sujet indiquent qu'entre 40 et 70 % des enfants touchés par cette maladie présentent au moins une forme de troubles du sommeil. Fort de ces éléments, l'auteur des travaux cités en début d’article, Xueqi Qu, a voulu explorer les caractéristiques du sommeil des enfants touchés par le TDAH et examiner si elles étaient associées à une modification de leurs performances cognitives.
L'étude a porté sur 350 enfants âgés de 5 à 12 ans chez qui l'on avait diagnostiqué un TDAH. Parmi ces volontaires, 71 % étaient des garçons.
Les parents ont rempli des questionnaires sur les données sociodémographiques et les caractéristiques du sommeil de leurs enfants. Les jeunes participants ont ensuite fait des évaluations pour mesurer leurs fonctions cognitives, notamment la mémoire, l'attention, la vitesse d’analyse et le raisonnement linguistique.
TDAH chez les enfants : "le maintien d’habitudes de sommeil améliore l'apprentissage"
Les résultats ont montré que les enfants dormaient en moyenne 10 heures par nuit les jours d'école, avec des durées de sommeil individuelles variant de 6,5 à 12,5 heures. Les week-ends et les jours off, le temps de sommeil moyen était de 10,3 heures, avec des durées individuelles allant de 6,5 à 14 heures. Environ la moitié des jeunes présentaient au moins un type de trouble du sommeil, 10 % d'entre eux en présentant plus de trois. Les problèmes de sommeil les plus fréquents étaient les difficultés d'endormissement, les réveils et l'agitation.
Après analyse et recoupement des données, le temps de sommeil et les troubles du sommeil n'ont pas été associés à une variation des performances cognitives. En revanche, le décalage horaire entre les week-ends et la semaine l'a été.
"Le décalage horaire chez les enfants est dû aux changements de règles et de routines au sein des ménages entre l'école et les week-ends", expliquent les auteurs de l'étude en conclusion.
"Nos résultats suggèrent que le maintien d’habitudes de sommeil tout au long de la semaine et le week-end pour les enfants atteints de TDAH pourrait améliorer l'apprentissage et l'attention", terminent-ils.