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Grossesse et VIH : démêlons le vrai du faux !

Par Mathilde Debry

Alors que beaucoup d'idées fausses circulent sur le sujet, démêlons le vrai du faux concernant la grossesse et le VIH.

Crédits :NataliaDeriabina / stock.
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Les membres du CNGOF, du GRIG et de la SFLS démêlent le vrai du faux sur la grossesse et le VIH.
"Les personnes vivant avec le VIH ne transmettent plus le VIH à leur enfant lors de la grossesse et de l’accouchement si leur charge virale est indétectable tout au long de la gestation", rappellent les trois organisations.
"Lors d’une grossesse ou d’un projet de grossesse, le dépistage du VIH doit être proposé d’emblée aux deux parents", poursuivent les militants, les chercheurs et les médecins.

Dans un communiqué de presse commun, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le Groupe de recherches sur les infections pendant la grossesse (GRIG) et la Société française de lutte contre le sida (SFLS) démêlent le vrai du faux concernant la grossesse et le VIH.

Grossesse et VIH : la mère ne transmet plus le virus à l'enfant

"La preuve est établie que le VIH n’est pas transmissible quand la charge virale est contrôlée ou indétectable. Ainsi, les personnes vivant avec le VIH sous traitement efficace ne transmettent plus le VIH à leurs partenaires sexuels. Elles ne transmettent plus non plus le VIH à leur enfant lors de la grossesse et de l’accouchement si leur charge virale est indétectable tout au long de la gestation", commencent les trois organisations.

"Lors d’une grossesse ou d’un projet de grossesse, le dépistage du VIH doit être proposé d’emblée aux deux parents", poursuivent les militants, les chercheurs et les médecins. "En effet, le dépistage prénatal du VIH fonctionne bien pour les femmes, mais le statut VIH du futur père reste souvent inconnu. Pourtant, en cas d’infection méconnue chez le partenaire, la femme sera à risque d’acquérir le VIH pendant la grossesse et ainsi de le transmettre à l’enfant", ajoutent-ils.

Grossesse et VIH : halte aux discriminations

Pour les militants, il est également important que les femmes séropositives ne vivent pas de discrimination dans les services hospitaliers et les cabinets de gynécologie/obstétrique.

"Les femmes vivant avec le VIH doivent avoir accès à tous les soins concernant l’infertilité et la contraception. Il n’y a jamais de contre-indication au dispositif intra-utérin ou à l’implant en raison du statut de séropositivité chez une femme, quel que soit son traitement", rappellent-ils. "Les conditions de réalisation d’une interruption de grossesse médicamenteuse ou chirurgicale chez une patiente vivant avec le VIH sont identiques à celles de la population générale. Il en est de même pour la surveillance post-interventionnelle", soulignent les membres du CNGOF, du GRIG et la SFLS.

"Faire connaître largement le message « Indétectable = Intransmissible » qui signifie qu’aucune transmission du VIH ne survient sous traitement efficace est important pour réduire les nouvelles infections par le VIH et aussi pour réduire la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH", concluent-ils.

Grossesse et VIH : où en est l'épidémie ? 

Le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2022 au sein de l'Hexagone est estimé entre 4.233 et 5.738. "L’augmentation observée entre 2020 et 2022 fait suite à la diminution importante en 2020 liée à l’épidémie de Covid-19. Elle est expliquée par la baisse de l’activité de dépistage, des flux migratoires et sans doute également des expositions au VIH liées aux mesures de distanciation sociale", écrit Santé Publique France dans son dernier rapport sur le sujet.

Environ 180.000 personnes vivent avec le VIH en France. A l’échelle internationale, 85,6 millions d’individus ont été infectés par le VIH et 40,4 millions sont morts de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie dans les années 80.