Trois ans après le début de l’épidémie mondiale de Covid-19, des chercheurs de Santé Publique France ont évalué la politique "zéro Covid" déployée à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Stratégie "zéro Covid" : le cas de Saint-Pierre-et-Miquelon
Saint-Pierre-et-Miquelon est un archipel français d’Amérique du Nord qui comptaient 5.974 habitants en 2019. Dès mars 2020, les autorités sanitaires du territoire ont adopté une stratégie "zéro-Covid" afin de protéger la population et les structures à vocation sanitaire.
"Cette recherche décrit la dynamique épidémique de la Covid-19 à Saint-Pierre-et-Miquelon au regard de l’évolution des stratégies mises en place de mars 2020 à mai 2022", expliquent les auteurs du rapport. "L’ensemble des mesures sanitaires a été recueilli auprès de la préfecture. Les données de surveillance épidémiologique et de vaccination sont issues des réseaux mis en place par l’Administration territoriale de santé et des résumés des passages aux urgences", ajoutent-ils.
Après un confinement strict de 6 semaines, des mesures d’isolement des cas ou des contacts et une réduction importante du trafic aérien ont été instaurées. La vaccination a été proposée à l’ensemble de la population en mars 2021 et a rapidement été acceptée dans toutes les tranches d’âges.
Saint-Pierre-et-Miquelon : "la stratégie zéro-Covid a permis de retarder l’entrée du virus"
Aucune diffusion communautaire du virus n’a été observée avant novembre 2021, puis trois vagues épidémiques se sont succédé, atteignant un taux d’incidence de 9.687 cas pour 100.000 habitants au plus haut. Seul un unique décès en lien avec la Covid-19 a été recensé.
L’entrée du virus sur le territoire a été concomitante de l’apparition de nouveaux variants et du relâchement des mesures sanitaires.
"La stratégie zéro-Covid appliquée à Saint-Pierre et-Miquelon a permis de retarder l’entrée du virus sur le territoire pour préparer les infrastructures sanitaires et pour permettre au plus grand nombre de se faire vacciner", résume Santé Publique France. "Cette stratégie a contribué au faible impact sanitaire qu’a pu avoir le virus, mais au prix d’un isolement fort du territoire et des populations durant un an et demi", conclut l’agence de santé.